On parle beaucoup des séries policières américaines (dont je suis fan) … ou plus récemment, espagnoles. Mais en Europe, on sait aussi en faire de remarquables.

Tous les après-midis, à l’heure de la sieste, C8 repasse les épisodes de la série télévisée parue sur nos écrans entre 1991 et 2005, qui représente pour moi la quintessence de la juste adaptation d’une nouvelle ou d’une série. Naturellement, le talent et la production littéraire foisonnante de Georges Simenon y est pour beaucoup.

Bruno Cremer (né le 6 octobre 1929 et mort le 7 août 2010) est – comme toujours - magistral. L’ambiance, lente, les scénarii attachés aux détails, la manière de passer d’un monde de gens simples aux habitants des hôtels particuliers de la banlieue ouest, la musique lancinante de Laurent Petit-Girard … C’est de la belle ouvrage.

Quinze ans après la diffusion du 54ème épisode, le charme joue encore. Je ne me lasse pas : j’ai raté certains épisodes, mais j’ai autant de plaisir à revoir ceux dont je me souviens vaguement de la trame. Tout concorde : la reconstitution des années 50-60 est parfaite, les véhicules, les costumes …

Bien entendu, on voit bien que les décors correspondent plus à Prague qu’à Paris … A l’époque, il était bien plus économique de tourner en Europe orientale. Mais ce qui frappe, c’est la richesse du casting et la pléiade de réalisateurs qui ont réussi à se couler dans le moule d’une production d’une très grande homogénéité : Claude Goretta, Serge Leroy, José Pinhéro, Etienne Perrier, Denys et Yves de la Patellière, Pierre Granier-Deferre, Jacques Fransten, Laurent Heinemann – entre autres …

J’ai retrouvé aussi avec plaisir plusieurs épisodes tournés en Finlande …

Seule tristesse : pour le dernier épisode « Maigret et l’Etoile du Nord », Bruno Cremer a dû être doublé. Atteint d’un cancer de la gorge, il arrêta la série pour mourir 5 années plus tard. Tout de même, on lui laissa incarner, en cette dernière année le commissaire les plus célèbre de la Brigade Criminelle jusqu’à l’âge de 76 ans …

Et moi qui croyais que les policiers bénéficiaient d’un âge de départ à la retraite plus avantageux que 60 ans !