29 septembre 2019
Le regard de Jacques Chirac
Puisque tout le monde y va de son anecdote, je vais moi aussi relater ma rencontre avec Jacques Chirac …
C’était en 1973, j’avais 27 ans, des cheveux blonds bien serrés dans un chignon très sage. Nous vivions à Vannes, Claude, était directeur de cabinet de Roland Faugère, préfet du Morbihan.
Nous étions tous mobilisés pour recevoir l’épouse du président de la République Claude Pompidou, venue à Bréhan-Loudéac inaugurer un établissement de sa Fondation dédiée à l’accueil de personnes en situation de handicap.
Branle-bas de combat dans cette ville de 2000 habitants, au centre de la Bretagne, où rien ou à peu près n’était prévu pour une manifestation de ce genre : pas de salle polyvalente, de l’improvisation pour accueillir les personnalités locales, les hommes de la sécurité, les journalistes … Denise Faugère, femme d’expérience (son père avait été entre autres préfet et ministre de l’Intérieur) se démultipliait et je l’assistais en coulisses, j'apprenais le métier. Il avait fallu emprunter à toute la population des plantes vertes pour "décorer" une espèce de scène dans un café où devaient se tenir les discours, veiller à ce que l’escorte puisse s’alimenter correctement … Tout ce que l’on ne voit pas derrière ce genre de déplacement officiel.
J’avais par exemple quelques jours avant accompagné la Préfète lors du choix d’un chapeau : le protocole de l’époque exigeait que toutes les dames déjeunant avec l’épouse du président portent un couvre-chef car elle seule était réputée partout chez elle, les autres en visite … Claude Pompidou, elle, paraissait étrangement absente, vraisemblablement sous anti-dépresseurs car c’était peu de temps avant la disparition de son mari. Pour ma part, je portais un tailleur très sage, marron foncé, avec un col et des poignets en soie blancs.
A la fin des discours, Denise Faugère est venue me chercher pour me présenter au secrétaire général de la fondation : Jacques Chirac. Celui-ci me jauge d’un regard des pieds à la tête et me tend une main indifférente. Et puis Madame Faugère lui précise que je suis la jeune épouse de Directeur de cabinet de son mari … et là, tout à coup, je vois le regard de ce grand et bel homme (il avait 41 ans !) changer, devenir brillant, plonger pour un baise-main … J’étais devenue, en un éclair, une personne « regardable » …Je n’ai jamais oublié ce regard !
Commentaires
Lignee
En effet, j'évoque avec émotion le couple Faugère, et plus particulièrement Roland, grand préfet après avoir été heros de guerre à 20 ans. il a beaucoup appris à mon mari, et à l'époque où nous avons fait sa connaissance, leur fils poursuivait de brillantes études à Paris avant, lui aussi, d'embrasser la carrière préfectorale.
OK, Maître , j'en prends bonne note.
Pour parler d'autres choses , samedi nous sommes allés avec des amis faire avec une balade en Mer voir une régate Royale des vieux gréements dans la baie de Cannes. C'était grandiose, nous en avons pris plein les yeux . J'en ai ramené quelque 200 photos . Tu le sais je suis très photos .En plus cette balade était chargée d'émotions, car nous avons avec Alain, Ingénieur thermicien, évoqué notre parcours professionnel . Lui, chargé d'études et de contrôle de chantiers, moi entrepreneur, entre autre de villas que nous avons équipées pour le compte de Saoudiens . Un cousin de la famille du Roi Fade . La villa de 2500m2 !!! et son équipement au top de la technologie de l'époque . Des chantiers hors normes mais juteux. C'était dans les années 80 . Du temps du Gouvernement de Mr F Mitterrand . Et bien d'autres chantiers de ce type . C'était formidable mais j'y ai laissé, je penses, une partie de ma santé, car très angoissants quand aux délais à tenir, et la précision des installations a exécuter. Enfin cela nous a laissé tout de même de bon souvenirs et quelques anecdotes, tout aussi croustillantes que nous avons évoqués.
Lignée
Je viens de faire lire à mon mari votre témoignage du jour car il a travaillé avec Jean-Paul Faugère, fils de Roland Faugère, devenu préfet lui aussi avant de poursuivre une belle carrière, je l’ai toujours entendu louer sa grande intelligence et son sens de l’Etat.