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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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20 novembre 2019

A propos du Bazar de la Charité

Bazar

Bien évidemment, j’ai regardé lundi soir les deux premiers épisodes de la série à grand spectacle « Le Bazar de la Charité » (qui a réuni plus de 7 millions de téléspectateurs !) créée par Catherine Rambert et réalisée par Alexandre Laurent ! Et j’ai été tout à fait bluffée par la scène de l’incendie …

Car la relation de cette catastrophe me poursuit depuis ma plus tendre adolescence. En particulier parce que déjà, la Presse soulignait que les victimes étaient principalement des femmes et que les messieurs s'étaient taillés un chemin de sortie à coup de cannes ...

Il y avait en effet, dans la bibliothèque de mes parents, les quatre volumes de l’ouvrage de Gilbert Guilleminault « Le roman vrai de la IIIème République », paru en 1957. J’y avais dès l'âge de 11 ans, découvert la suite « d’affaires » qui ont secoué cette époque dite « Belle » : le procès de Landru, le scandale de Panama, l’affaire Dreyfus, l’affaire Stavitsky, le 6 février 1934 … et l’incendie du Bazar de la Charité.

Je m‘interroge donc sur le regain actuel d’intérêt de nos écrivains et cinéastes pour cette époque si lointaine. Sans doute en raison des multiples correspondances qu’elle présente par rapport à la nôtre : les bouleversements technologiques – chemins de fer, téléphone, chimie, sidérurgie, grands travaux d’infrastructure, mondialisation des échanges, cinéma – l’aggravation des inégalités sociales, la grande précarité, les révoltes contre la misère et la fiscalité, les élites intouchables, les attentats, la mouvance anarchiste, la montée des extrémismes, les bruits de bottes …

 

Stephane Guillon

L’an dernier, je faisais le lien entre le mouvement des Gilets jaunes et les émeutes vigneronnes mâtées par Clémenceau. Je retrouve cet épisode dans le dernier roman de Philippe Grandcoing. Mieux, l’un des personnages de ce roman, le chef de la Sûreté Célestin Hennon, apparaît aussi, sous les traits de Stéphane Guillon, dans la série télévisée.

Nous revivons donc aujourd’hui un tel sentiment d’angoisse, partagé par de nombreux pays, devant les défis qui nous attendent : comment mieux répartir les richesses, sauvegarder notre mode de vie et notre planète, briser l’isolement individuel.

La technologie a rendu caducs les liens relationnels qui autrefois « faisaient société ». On ne va plus à la messe, le Parti Communiste a pratiquement disparu, les syndicats ne sont plus écoutés par une base déboussolée, la Presse écrite se débat dans de graves difficultés financières … C’est Jérôme Fourquet qui le regrette.

Toute spiritualité affichée devient inquiétante. Chacun est scotché face à son écran, ne prend connaissance que des nouvelles (vraies ou fabriquées de toutes pièces) qui le confortent dans ses croyances, ne reçoit que des informations en « tuyaux d’orgue » … Plus personne n’a de notion ne serait-ce basique de comment fonctionnent nos institutions (que que l'onenseignait à l'école de la IIIème République alors !), ce que signifie la démocratie représentative.

 

Balasko

Ceux qui en savent un petit peu plus ont le sentiment de ne plus « accrocher », d’être largués devant tant d’ignorance et surtout devant l’irruption de la violence sous toutes ses formes : quand on n'a plus d’arguments, on cogne, quand on est minoritaire, on détruit. A croire que malgré les extraordinaires progrès qui mettent à notre disposition des facilités inouïes, il y a seulement 10 ans … rien de peut satisfaire personne.

Et pendant ce temps, on assiste à une grande appétence pour l’Histoire : des romans policiers qui se déroulent dans cette période : ceux de Claude Izner avec Victor Legris, certains romans d’Hervé Le Corre qui se situent pendant la Commune de Paris, des émissions de télévision très populaires, des revues, des romans historiques à succès, des film particulièrement documentés, des séries télévisées (je pense à The Crown …) largement plébiscitées.

Donc, tout n’est pas perdu, mais comme le chemin reste difficile !

Le Bazar de la Charité, séri TV diffusée par TF1 en 8 épisodes de 52 mn. Créée par Catherine Rambeert, réalisée par Alexandre Laurent, avec Audrey Fleurot, Julie de Bona, Camille Lou, Gilbert Melki, Josyane Balasko, Florence Pernel, Antoine Dulery, Stephane Guillon ...

Commentaires
A
J'apprécie vivement votre analyse de notre société en partant de cette série télévisée. J'avoue avoir été "incommodée" par l'épisode quasi consacrée à l'incendie par lui-même. Il est cru et pose tous les personnages dans leur rôle, celui dans la série et celui dans la société d'alors.<br /> <br /> Affaire à suivre dès lundi.
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B
Juste pour l’incendie du Bazar de la Charité un roman de Gaëlle Nohant avait paru en 2015, très documenté aussi, passionnant, La part des flammes. Il est en format poche maintenant et je vous le recommande.
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