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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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25 novembre 2019

Une génération d'émancipation des femmes

 

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Cinquante mille personnes dans les rues de Paris sous la pluie, samedi, et pas que des femmes, une vague pourpre pour réclamer dans le calme et la détermination les mesures nécessaires afin de combattre enfin concrètement le fléau des violences subies par les femmes …  Enfin, la levée d’une omerta séculaire, me direz-vous ?

Il faut aussi le dire, ma génération, celles des filles nées après la guerre, aura vécu une évolution fantastique – encore largement incomplète – en faveur de l’égalité de droits entre les hommes et les femmes. Il y eut en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » rédigée par Olympe de Gouges – qui fut guillotinée deux ans après – puis en 1880 l’instauration par Camille See de l’enseignement secondaire féminin, l’octroi en 1909 du congé de maternité de 8 semaines – non rémunéré – et en 1944, enfin, le droit de vote …

C’est cependant ma génération qui a connu, avec une accélération spectaculaire depuis cinquante ans – les avancées les plus tangibles. J’en mesure les différences avec les femmes nées juste avant la guerre. Et la façon dont j’ai été éduquée par une mère active ... du moins jusqu'à ma naissance. Dans ma jeunesse, l’objectif prioritaire des jeunes filles bourgeoises était de trouver un mari qui « ait une situation », c’est-à-dire un métier et un salaire permettant d’entretenir une famille. Des études supérieures ? Pourquoi faire puisqu’il était d’usage d’arrêter de travailler dès la première maternité …

Ce qui a tout changé, c’est la loi Neuwirth de 1967 autorisant la vente des contraceptifs oraux … et le développement fantastique de l'enseignement supérieur gratuit et accessible. Je me souviens que les premières prescriptions de la pilule étaient délivrées à partir d’un carnet à souches. Pouvoir planifier les naissances, les espacer, les éviter … donc envisager une carrière … Ensuite, la loi Veil de 1975 a dépénalisé l'IVG, un grand pas de plus vers la liberté, la pleine conscience de son corps, en un mot l’abolition de la soumission économique et psychologique. Est-ce à partir de ce moment qu’un certain nombre d’hommes, privés de leur emprise séculaire, ont commencé à cogner ? Parce qu’ils se sentaient dépossédés du pouvoir ?

Aujourd’hui, une vague de révolte – enfin – secoue dans le monde entier les tabous de la faiblesse des femmes par rapport aux hommes : honte d’avoir été victime, forcée de subir un rapport sexuel, un attouchement, des coups, allant jusqu’au meurtre au sein du foyer familial. La seule question qui vaille est : comment se fait-il que la société n’ait pas réagi plus tôt ? Pourquoi ce déni, non seulement de la part des hommes, mais surtout des femmes ?

Certes, la femme est physiquement moins forte que l’homme et, lorsqu’elle attend un enfant ou qu’elle en a la charge, elle est fragilisée … Mais cette situation est aujourd'hui très transitoire ! Et sa capacité intellectuelle n'est jamais inférieure.

On pouvait concevoir une différence de salaire lorsque la force physique – dans l’agriculture et l’industrie – était un facteur de production essentiel. Mais ça, c'était avant. Aujourd’hui, devant un ordinateur ou un aeropage de spécialistes, qu’est-ce qui justifie une différence de salaire aussi significative ? Les femmes ont prouvé qu’elles étaient capables de remplir toutes les fonctions. C’est au résultat qu’on doit juger les performances. Cependant, l’écart est encore si universellement répandu qu’on nous répond qu’un rattrapage mettrait à bas la compétitivité des entreprises, bloquerait les salaires masculins pendant des années, au risque de voir fuir ailleurs les cerveaux masculins … C'est ça aussi, une forme tolérée de violence faite aux femmes.

 

cromagnon Maurice felbac

Alors je souscris pleinement à la revendication très concrète des femmes en colère contre la violence qui se généralise dans nos sociétés pourtant « évoluées », et au premier chef qui les menace, elles, dans leur intimité.

Je suis mère de trois filles qui toutes exercent des métiers de responsables. Elles ont bénéficié d’une éducation supérieure d’excellence – et gratuite – elles travaillent comme des hommes tout en élevant leurs enfants à parité avec les papas. Je suis fière d’elles qui transmettent les valeurs que j’ai reçues de mes parents.

Mais il y a encore beaucoup à faire pour changer le regard. C’est aux parents - et pas seulement à l'école et par les médias ou à travers la répression judiciaire - à enseigner dès leur plus jeune âge à leurs enfants la tolérance, la parité, le respect des uns envers les autres. Et c'est pas gagné !

Commentaires
M
Heureusement l école de la République a permis bien avant 68 de faire des études supérieures ou non, car nous n aurions pas des femmes comme Mona Ozouf,( 88 ans)Michele Perrot (91 ans) Dolto, et bien d autres bourgeoises ou non...............<br /> <br /> <br /> <br /> Dans ma famille surtout maternelle les femmes travaillaient avec les enfants , effectivement par nécessité mais étaient indépendantes
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C
L'avortement n'est pas" une pleine conscience de son corps ", comme vous le dites . Le meilleur avortement est celui qui n'a pas lieu , osons dire qu'interrompre une grossesse est un acte lourd pour la femme , même si la société ne permet pas aux femmes d'exprimer leur souffrance après l'intervention .
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C
Bravo et merci pour cette page, Marie-Pierre. Nous ne dirons jamais assez que l'émancipation des filles passe par l'instruction et l éducation qu'on leur donne. .<br /> <br /> Apprenons aussi aux enfants qu' ils doivent respecter et être respectés , à tous égards, pour qu' ils deviennent femmes et hommes respectueux et autonomes, ce que ne sont ni les bourreaux ni les victimes.
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