J’aimerais bien savoir combien de personnes se sont intéressées de façon objective à la manière dont sera calculée leur future retraite … Pour toutes les personnes nées avant 1975, c'est le système actuel qui sera appliqué.

Rappel : notre système de retraite obligatoire est fondé sur le principe de la répartition. Les salariés actifs cotisent pour financer les pensions des salariés qui ne sont plus en activité. Comme on entre désormais de plus en plus tard sur le marché du travail et que les retraités vivent de plus en plus longtemps, le nombre de cotisants ne suffit plus tout à fait à financer les pensions des bénéficiaires. Il faut donc combler le déficit (par l'impôt) ou le rééquilibrer. Il n'y a que trois solutions : augmenter le montant des cotisations, accepter de travailler et cotiser plus longtemps ou diminuer le montant des pensions - ou combiner ces 3 moyens à la fois. Le système de retraite sur-complémentaire par capitalisation existe, en particulier pour les fonctionnaires ou ex-fonctionnaires (Préfon) ou à l'initiative des entreprises, mais il est optionnel et il n'est en aucun cas prévu de l'étendre.

L’extraordinaire complexité du sujet apparaît aujourd’hui dans toute sa splendeur. Mais bien entendu, chacun a son opinion sur la nécessité ou non d’y apporter des modifications et lesquelles.

Lors de ma mise à la retraite par exemple, j'ai découvert que la durée d’un trimestre (en jours) n’est pas identique selon le statut ou les circonstances. En régime général, pour valider un trimestre (on distingue les trimestres "cotisés" des trimestres "assimilés", c'est à dire octroyés sans cotisation correspondante de la part du salarié et de son employeur), il faut désormais entre 161 et 172 trimestres de cotisations selon l'année de naissance pour obtenir une retraite dite « à taux plein », c’est-à-dire à 50% du salaire moyen des 25 MEILLEURES années dans le secteur privé.

Pour valider un trimestre, il faut et il suffit avoir été payé au moins 150 heures au taux du SMIC. Ainsi, un salarié qui n’a travaillé qu’un mois mais avec une paye supérieure à ce montant verra son trimestre validé. En revanche, si le salarié n'a pas atteint ce seuil de rémunération, le trimestre ne sera pas validé (cas des intermittents, de certains intérimaires).

Un trimestre vaut normalement 90 jours de travail cotisé, mais aussi 50 jours de chômage indemnisé, 60 jours d’indemnités de maladie ou d’accident de travail, 50 jours de congé de reclassement … Et on peut bénéficier de trimestres gratuits : 8 trimestres par enfant pour les mamans du secteur privé (4 pour les fonctionnaires) ou l'équivalent du temps passé au service militaire (à condition d’avoir travaillé avant) …

En bref, il faut pouvoir justifier de la durée de cotisation (nombre de trimestres validés) pour prétendre à une retraite de base « à taux plein ». Si on a travaillé successivement selon plusieurs statuts (je pense à des juristes qui alternent entre carrières d’avocats et juristes d'entreprise, ou dans de grandes entreprises publiques à statut par exemple, ou comme créateur d'entreprise indépendant), le calcul se fera au prorata de chaque régime spécifique. Il n'existe pas de montant minimum de pension de retraite (ni pour les indépendants, ni pour les agriculteurs, ni pour les femmes).

L’âge minimal (sauf régime spéciaux) de départ est fixé à 62 ans. Mais si on n’a pas réuni le nombre de trimestres, on subit une décote (malus) de -1,25% par trimestre manquant – actuellement, il faut aux personnes nées après 1973 43 ans de travail pour bénéficier de la retraite à taux plein. La décote n’est pas appliquée si l’on travaille jusqu’à 67 ans, ce qui est le cas de nombreuses femmes dont la carrière a été « hachée » par des périodes de non-activité (mobilité du conjoint, éducation des enfants …).

A l’inverse, un salarié qui travaille au-delà de 62 ans bénéficie d’une surcote de +1,25% (bonus) par trimestre travaillé au-delà du temps réglementaire. Enfin, les parents qui ont eu 3 enfants et plus bénéficient d’une majoration de pension de 10% + 5% par enfant au-delà du 3^ème mais rien pour 1 ou 2 enfants.

Voilà comment fonctionne le système actuel de retraite de base du secteur privé, auquel s’ajoutent les retraites complémentaires obligatoires de l’AGIRC-ARRCO, qui fonctionne déjà par points et peut représenter, pour les cadres supérieurs, plus de 60% du montant de leur pension, avec un régime géré par les partenaires sociaux et dont la valeur du point n’a jamais été abaissée depuis son institution.

C’est simple, non ? Et je ne parle pas du système particulier de la Fonction publique, plus simple en apparence, ni des régimes spéciaux …

Pour celles et ceux que la question préoccupe, et qui veulent en savoir plus, je recommande le lien suivant : https://www.toutsurmesfinances.com/retraite/comment-calculer-sa-retraite.html