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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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5 février 2020

Une brève histoire des crises financières, essai de Christian Chavagneux

 

crises

Du même auteur que l’ouvrage racontant plus belles histoires des escroqueries, ce livre parfaitement documenté est plus spécialement destiné à des étudiants en science économique. Avec en plus, un réel talent de conteur, Christian Chavagneux décortique les mécanismes déclencheurs des crises économiques qui ont ébranlé l’économie mondiale du XVIIème siècle à 2013.

Le propos est de nous débarrasser de l’hypothèse que les marchés financiers se régulent parfaitement tout seuls et que les banques s’imposent une stricte discipline censée leur éviter une prise de risque excessive …

C’est loin d’être le cas et tout est mis en œuvre du côté des banques pour éviter toute tentative de surveillance et de régulation assurant la stabilité du système.

Cependant, c’est à la suite de crises systémiques que la finance mondiale a commencé à envisager une certaine forme de régulation. Malheureusement, ces dispositifs sont prévus pour organiser le sauvetage d’un établissement en faillite mais pas pour freiner les activités qui le rendent nécessaire.

Les grandes crises du XXème siècle – la crise de 1907, le krach de 1929, la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers puis la crise des dettes souveraines en Europe présentent un certain nombre de points communs :

-        Des innovations financières complexes, mal contrôlées, intervenant généralement en période de croissance économique, systématiquement établies pour naviguer par beau temps et sous-estimant le risque de gros temps ;

-        Des possibilités de contournement réglementaire, légal et fiscal (recours aux Paradis fiscaux) ;

-        Des crédits faciles qui nourrissent la spéculation par stimulation réciproque : le crédit pousse la demande qui fait monter les prix ;

-        Un défaut de gouvernance des acteurs financiers incités à toujours risquer plus pour obtenir des bonus énormes ;

-        La fraude (qui n’est découverte qu’à l’occasion des krachs (Enron, WorldCom, Parmalat …) ;

-        La connivence entre les plus riches et la classe politique (issus du même milieu, des mêmes écoles) qui favorise la dérégulation financière et est influencée par les lobbies des preneurs de risques ;

-        Les économistes et idéologues libéraux ;

-        L’ « aveuglement au désastre ».

En conclusion : lorsque les tuyaux de la finance sont propres, ils sont capables de supporter la pression. Les crises financières sont endogènes au fonctionnement des marchés financiers, elles se développent d’autant plus que les autorités politiques privées ou publiques ne font pas leur travail – ou sont empêchées de le faire par une administration ultralibérale – et que les financiers sont  incapables d’une autodiscipline efficace et intrusive.

Lentement, les autorités monétaires et les Etats mettent en place des dispositifs de contrôle au niveau national et interétatique …

Après cette lecture, vous vous demanderez donc comment placer vos trois francs six sous ailleurs que dans un livret rapportant un demi pour cent l’an … en redoutant la prochaine explosion de la bulle financière en train de gonfler grâce aux crédits à 0% !

 

Une brève histoire des crises financières, des tulipes aux subprimes, par Christian Chavagneux, réédition en 2013 chez La Découverte, 262 p. 10,90€

Commentaires
M
en même temps, si je ne suis pas en état d'argumenter puissamment contre les thèses de M. Chavagneux, son engagement dans la revue Alternatives économiques<br /> <br /> et ses positions en faveur du développement par l'emploi public (donc pour nous Français : dépenses, déficit, dette...) me mettent dans une grande interrogation face à ses développements.<br /> <br /> Quant à la question où mettre nos trois francs six sous, dans l'immobilier si chéri de tous dans presque tous les continents.<br /> <br /> Et là, risque d'emprunts non remboursés, ménages acculés, et banques en difficulté.
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