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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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20 mars 2020

Souvenirs de confinement

 

1968

 

C’est dans des jours de crise aiguë qu’on apprécie la plus chère de nos libertés : celle d’aller et de venir, quand on veut, où on veut, et de rester à la maison uniquement si on veut.

Et me viennent des réminiscences. Car si je supporte assez bien ce confinement c’est que je l’ai déjà subi. Mon année 1968 fut rude en effet … même si je n'étais pas sur les barricades.

Jeune mariée depuis octobre, je tombe malade en février avec une forte toux, de la fièvre, une fatigue colossale. Je viens de trouver un emploi qui me plaît, je pense à une simple grippe … Des analyses demandées par un vieux médecin scrupuleux révèlent tout autre chose : la tuberculose, et violente. Mon père, plein d’humour, déclare à mon mari : « Elle est encore sous garantie, on la reprend », et c’est ainsi que j’ai réintégré ma chambre de jeune fille et un confinement général est décrété pour toute ma famille.

Analyses approfondies de Claude et de mes parents. Personne, dans la famille n’a été vacciné au BCG. On nous l’avait proposé, mais soit par défiance, soit par négligence, nous n’avions pas reçu ce vaccin. A l’âge de seize ans, j’avais – au sens propre – viré ma cuti. Mon infection résurgente devait sans doute provenir d’une grande fatigue due à mon entrée dans la vie active ou à la rencontre avec un bacille de Koch très virulent …

Je suis donc confinée dans ma chambre, couchée la plus grande partie de la journée, mes parents empêchés de rencontrer ma sœur aînée, enceinte de son troisième fils aussi longtemps que le BK est encore présents dans mes poumons.

C’est ainsi que j’ai vécu mai 68 : l’arrêt de bien des services publics, mon père courant à travers Paris pour trouver une pharmacie en capacité de lui fournir les médicaments nécessaires (les flacons de P.A.S.), la visite quotidienne de l’infirmière qui vient poser la perfusion, mon père se levant à l’aurore pour offrir du café chaud aux militaires qui assuraient le service des poubelles pendant la grève générale … et enfin les derniers examens négatifs et la première sortie au mois de juin : c’était le premier jour où les stations-service étaient à nouveau approvisionnées, on voyait des files interminables de voitures …

Avec l’âge, je supporte moins bien les contraintes, d’autant plus que je ne suis pas malade, mais je les comprends. Les nouveautés technologiques nous y aident grandement, l’isolement est rompu par les appels de nos proches, les informations en continu – mais elles sont aussi terriblement anxiogènes, la tenue quotidienne de ce blog. J’ai imprimé les autorisations de sortie – une sorte d’auto-ausweis – et je programme mes sorties de façon optimale.

Je pense avec reconnaissance à tous les professionnels de santé exposés et épuisés. J’observe avec tristesse certains comportements absurdes, mais chacun réagit à cette crise avec les moyens dont ils disposent. Je me souviendrai aussi – comme nous tous – de ces jours de confinement.

Et j'imagine que nous sommes en train de vivre un événement exceptionnel, comme si par exemple nous étions soumis à une catastrophe nucléaire majeure, un tremblement de terre particulièrement violent ... et que comme après Tchernobyl, Fukushima ou Lisbonne, nous nous redresserons - sachant que le Covid-19, c'est tout de même moins dangereux que les radiations atomiques. Gardons notre sang froid, et préparons-nous à de efforts pour retrouver une économie forte ... et durable !

Commentaires
R
Une des conséquences "Heureuse" du confinement c'est que les messages sont plus long et plus nombreux ! MP tu devrais creuser l'idée et en créer une Stard up!<br /> <br /> Je me permet de d'indiquer à la personne qui parle d'Anne Franc. Il faut se rappeler que son confinement à elle a duré plusieurs années et il n'y avait ni télé, ni ordi encore moins de portable. De plus elle était tenue au secret et pas question de communiquer avec l'extérieur sinon c'était les Camps. Autre sorte de confinement. Donc cessons de geindre, et pensons à tout ceux qui n'en sortirons pas. MR
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K
Tres joli message ,je vie a la campagne et j'ai une cours et je peux sortir dans mon village seule ,mais je pense a ceux qui sont en ville.courage.<br /> <br /> Jaime beaucoup ton blog je surf dessus de temps en temps et je vois que tu y e cris toujours.
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E
je suis admirative de la tenue quotidienne de ce blog! J'aurais des difficultés à faire de même.Cela suppose une bonne quantité d'activités et de réflexion à partage<br /> <br /> Merci!<br /> <br /> <br /> <br /> P.S. L'activité tricot est en sommeil!!
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J
C'est pour moi la première fois que je me trouve confinée, le plus difficile est de ne pas pouvoir profiter de mes petits enfants que je les voyais tous les jours puisque je conduisais et cherchais ma petite fille à l'école, et mon petit fils à la crèche. Nous utilisons FaceTime pour nous voir et discuter un peu. Ma fille et mon gendre sont pharmaciens et ont chacun leur officine, ils sont malheureusement très exposés bien qu'ils prennent beaucoup de précautions mais les gens ne sont pas tous raisonnables et bon nombre ne respectent pas les consignes !! En revanche je profite de mon jardin quand le temps s'y prête comme hier, la lecture, la broderie ... occupent assez bien mon temps.<br /> <br /> Bonne et belle journée confinée
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A
Je supporte, certes mais mon mari déprime à rien faire ou presque. Alors, je lui délègue le ménage. Coudre oui, mais j'ai des besoins de mercerie. J'ai fait une commande dont j'ignore si elle arrivera.<br /> <br /> Mes parents âgés dépriment, surtout maman et je ne suis pas douée pour la réconforter au téléphone. Alors, je le vis mal. J'ai demandé à mes enfants de l'appeler pour lui changer les idées.<br /> <br /> Je suis entre deux domiciles et j'ai peur de me retrouver avec deux loyers si je ne trouve pas une solution pour rendre les clés du précédents…<br /> <br /> Bref même si, j'ai des hauts et des bas.
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