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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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8 juin 2020

La langue et le couteau, roman de Kwon Jeong-hyun

 

Languecouteau

Xinjin, capitale du Mandchoukouo, été 1945.

L’état mandchou fantoche est colonisé par l’armée d’occupation japonaise, dirigée par Yamada Otozô (Mori) depuis son bureau du quartier général. Toujours suité de son aide de camp Shigeo, au si joli menton. Ancien professeur de littérature, Otozô apprécie les œuvres d’art, comme Göring, en particulier un certain bouddha.

Au palais impérial, l’empereur Pu Yi – souvenons-nous du film de Bernardo Bertolucci « Le dernier empereur » - fait de la figuration. Partout, les troupes japonaises sont bousculées par les américains, on transfère dans le sud le maximum de troupes fraîches … C’est une atmosphère de fin de règne, la chronique d’une défaite annoncée, en particulier devant les divisions soviétiques massées le long de la frontière.

La Chine est un champ de bataille depuis 1931 quand tout a commencé avec « l’incident de Moukden » - là, je raccroche avec « Le Lotus bleu » d’Hergé.

Han, Mandchous, Coréens, Japonais s’épient. Les révolutionnaires attendent leur heure pour frapper en liaison avec les communistes de Mao et de Staline.

Chacun des personnages poursuit son destin, tâche de survivre. Chen est un cuisinier cantonnais de l’ethnie Yi, inventif et acharné. Sans se séparer de son billot sanglant – un accessoire qui joue un rôle essentiel dans cette histoire – il va s’insinuer dans la cuisine du commandant gourmet, qui le fera travailler exclusivement pour lui. Un challenge quotidien.

Sa compagne est Kilsun, belle coréenne capturée par les japonais pour devenir « femme de réconfort ». Violée à quinze ans par son frère Seok, son corps ne lui appartient plus. Toujours sous l’emprise de son frère, elle tente de retrouver Chen.

Tout bascule après le largage des bombes sur Hiroshima et Nagasaki et la capitulation de l’empereur Hiro Hito. Les troupes japonaises attendent leur anéantissement, c’est le sauve-qui-peut. La plupart se laisseront tailler en pièces, mais pas le commandant Otozô … Il aura laissé un morceau de sa chair au Mandchoukouo, mais il survivra…

Comme quoi, il y a d’autres façon de résister qu’avec des sabres et des fusils. Il faut aussi compter sur les cuisines de cette région du monde, si étranges, si diverses, si complexes. Un vrai dépaysement plein de sang, de peur et de saveurs. Une autre façon de comprendre cette Asie où l'histoire du monde se fait sous nos yeux.

 

La langue et le couteau, roman de Kwon Jeong-hyun, traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Lucie Moddde, éditions Picquier, 294 p., 20€

Commentaires
G
Bonjour Marie Pierre <br /> <br /> Je suis allée consulter le Larousse pour une définition du terme suité que je ne rencontre que sur votre blog. Il s’écrit au féminin, suitée, car se dit d’une femelle suivie de son ou ses petits.
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