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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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14 septembre 2020

Le Paris d'Haussmann, par Patrice de Moncan

Paris-Haussmann

Une nouvelle édition de ce livre passionnant (la précédente était en grand format et tarifée à près de 50€), largement illustrée et qui aborde les différents aspects de l’œuvre immense de Georges-Eugène Haussmann, préfet de la Seine pendant tout le Second Empire, qui remodela Paris sous les directives puissantes et continues du souverain.

Imaginons, en nous remémorant les technologies constructives de l’époque, le bouleversement inoui de la période : en 16 années de préfecture, 120000 logements – pour la grande majorité insalubres – ont été démolis, remplacés par 215000 logements neufs, tandis que la population de la capitale passait de 949000 en 1851 à 1130500 en 1856 et 2 millions en 1870.

Une œuvre titanesque, le triomphe des ingénieurs (Belgrand, Alphand, entre autres )sur les architectes (que le baron ne portait pas dans son cœur, même Baltard dont il sauva la mise après son premier projet malheureux pour les halles centrales), le triomphe aussi de la volonté politique et du soutien de l’empereur qui avait aussi ses idées novatrices en matière d’urbanisme,  dans un cadre juridique et financier à la fois précis et souple.

L’œuvre d’Haussmann a été largement critiquée au cours de la IIIème République, plutôt pour des motivations politiques, essentiellement par haine du despotisme. On a reproché au préfet son manque d’honnêteté, des préoccupations militaires, des erreurs (le réaménagement sauvage de l’île de la Cité), le fait d’avoir chassé des quartiers centraux les populations pauvres pour les remplacer par la bourgeoisie capable de payer des loyers en expansion …

On oublie systématiquement son travail invisible : l’approvisionnement en eau, la création des espaces verts, la plantation de millions d’arbres, la création d’un immense réseau d’égouts, la construction d’hôpitaux, d’églises, la création d’un mobilier urbain normalisé, le rattachement des communes suburbaines et l’aménagement de leurs rues, l’éclairage au gaz …

C’est un livre hagiographique, certes, mais la vérité sur l’œuvre d’Haussmann mérite bien des louanges et une éclatante réhabilitation. Personne aujourd’hui ne pourrait réaliser un tel réaménagement urbain en si peu d’années.

Les mécanismes juridiques (procédure d’expropriation) et financiers (concessions) sont précisément décrits. Hélas, on se souvient davantage du virulent pamphlet de Jules Ferry « Les comptes fantastiques d’Haussmann » publié en 1868, alors que toutes les analyses démontrèrent la parfaite rectitude du préfet … mais causèrent finalement son renvoi. Ce qui n’empêcha pas la République renaissante de terminer les travaux planifiés par le baron !

 

Le Paris d’Haussmann, par Patrice de Moncan, aux éditions du Mécène, 208p., 14,90€

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