Adieu Monsieur Takada ...
La Covid a encore frappé.
Le plus souriant des Japonais de Paris vient de nous quitter et je le regrette déjà.
J'aimais beaucoup ses créations métissées, colorées tout en harmonie, ses formes amples qui permettaient de bouger et de cacher ses rondeurs, ses kimonos.
Ses productions de prêt à porter étaient accessibles. J'ai eu tant de plaisir à arborer, au mariage de Florence, un ensemble en mousseline de soie noire à ramages, assorti d'un court paletôt de laine légère bien sage ... à part sa doublure fleurie.
Préscience ? Signe du ciel ? J'avais mis justement cette légère veste dimanche midi pour déjeuner au Sélect avec Claude, comme nous en avons l'habitude ...
Kenzo Takada est né en févier 1939. Etudiant à l'université de Kobé, il intègre l'école de mode Bunka Fashion Collège à Tokyo et, fraîchement diplômé vient s'installer à Paris au milieu des années 60. Il travaille comme styliste dans plusieurs maisons de mode (pour Louis Féraud, Renoma ..) puis se lance à travers un réseau de boutiques à Paris et à Saint Tropez dès 1970.
Formes fluides, couleurs éclatantes et subtilement juxtaposées, son côté iconoclaste avec toujours une discrète référence au Japon m'enchantait.
Une carrière de cinquante années de collections toujours renouvelées, d'un style reconnaissable entre tous. Même s'il avait cédé la marque Kenzo au groupe LVMH en 1993, il gardait son inimitable pate ...
Qui va pouvoir prendre la suite de ce "grand" de la mode absolument unique en son genre ?
Bref, un très léger voile de mousseline imprimée obscurcit mon anniversaire ...