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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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13 octobre 2020

Condition féminine et égalité : un combat de longue haleine

le clan des filles

En tant que femme active et mère de trois filles et trois petites-filles, je suis attentive aux progrès – bien lents en France par rapport à d’autres pays – de la parité des droits entre les sexes.

Loin de moi les outrances médiatiques d’une Alice Coffin, qui selon moi desservent la cause, j’enregistre que ma génération aura connu bien des avancées dans cette quête de la reconnaissance et de l’égalité des droits. Mais il reste fort à faire.

Une question de civilisation dominée dès la préhistoire par la supériorité physique des hommes et la responsabilité maternelle des femmes : la préséance des hommes au combat, dans les champs, à l’usine, dans les professions intellectuelles, que personne ne remettait en cause.

La lutte pour l’égalité a connu diverses poussées, avec pour origine l’Esprit des Lumières et, en particulier le combat mortel d’Olympe de Gouges avec sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » dès 1791. Cette flamboyante héroïne, mise en scène par Jean-Christophe Portes, ardente défenseuse de la cause des femmes et des Noirs, fut en effet guillotinée en novembre 1793 …

Je mesure les progrès accomplis durant les 50 dernières années. Enfant, je me souviens pourtant de ma déception lorsque je reçus mon affectation d’entrée en 6ème dans un lycée mixte alors que je souhaitais intégrer le lycée Hélène Boucher. J’ai donc fait toutes mes études secondaires au lycée Paul Valéry, avec des professeurs masculins et féminins de très grande qualité, en particulier Pierre Fortassier, en français, latin et grec …

Ensuite, je fus en deuxième année de Sciences politiques la seule fille de ma conférence d’économie … Embauchée dans une grande banque de l’Est parisien avec une vingtaine de jeunes diplômés, nous n’étions que deux jeunes femmes … Enfin, pendant mes dernières années de vie professionnelle en qualité de DRH, j’avais accès à tous les dossiers de mes camarades : je pouvais constater les écarts de salaires entre hommes et femmes à niveau de formation équivalent et mesurer combien il était difficile de combler ce déficit.

 

Olympe de Gouges

 

Simone Veil

 

Gisèle Halimi

La compétence intellectuelle acquise par les femmes est aujourd’hui manifeste. Les jeunes filles sont souvent plus nombreuses que les garçons à être diplômées dans certaines grandes écoles. Et pourtant, les écarts de rémunération demeurent, ainsi que les certaines pratiques discriminatoires. Je comprends très bien la révolte des victimes de violences sexuelles ou conjugales. Elle est légitime. Car les progrès sont bien lents, mais irrépressibles : cela passe par de petites avancées comme l’allongement progressif du congé paternité, histoire de ne plus faire obstacle à l’embauche de femmes au prétexte qu’elles vont obligatoirement « tomber » enceintes et manquer pendant quelques semaines …

Alors, je tiens à rappeler ici quelques jalons historiques qui permettent d’attribuer à leurs auteurs les avancées et les régressions sur le statut des femmes dans la société française.

-          1790, suppression du droit d’aînesse : tous les enfants sont égaux devant la succession ;

-          1791, laïcisation du mariage ;

-          1792, loi instituant le divorce ;

-          1804, le Code civil de Napoléon déclare la femme incapable juridiquement ;

-          1816, abolition du divorce ;

-          1850, la loi Falloux oblige les communes à ouvrir une école pour les filles comme pour les garçons ;

-          1867, Victor Duruy crée l’école secondaire pour les filles ;

-          1879, installation d’une école normale de filles dans chaque département ;

-          1884, la loi Naquet rétablit le divorce ;

-          1900, les femmes peuvent plaider comme avocats, l’école nationale des Beaux-Arts leur est ouverte ;

-          1903, Marie Curie reçoit le prix Nobel de physique, en 1911, elle recevra celui de chimie ;

-          1923, l’avortement est un crime passible de la cour d’assises. Sous Vichy, l'avortement sera passible del a peine de mort, effectivement appliquée ;

-          1936, Léon Blum nomme 3 femmes ministres. Le 30 juillet, la chambre des députés vote pour la 6ème fois pour le vote des femmes par 495 voix contre 0. Le Sénat n’inscrira jamais ce texte à son ordre du jour.

-          1938, l’incapacité juridique des femmes est abolie, elles ne doivent plus obéissance à leur mari ;

-          1944, l’Assemblée de la France libre vote le doit de vote des femmes, De Gaulle signe l’Ordonnance ;

-          1960, les mères célibataires peuvent avoir un livret de famille ;

-          1965, la loi Lecanuet réforme les régimes matrimoniaux et autorise les femmes à détenir un compte en banque et un emploi sans l’accord de leur mari ;

-          1967, la loi Neuwirth autorise la contraception, la pilule sera remboursée par la sécurité sociale en 1974 ;

-          1971, publication du Manifeste des 343 dans le Nouvel Observateur à l’initiative de Simone de Beauvoir avec l'appui de Gisèle Halimi ;

-          1975, la loi Veil légalise l’avortement ;

-          1992, loi Neiertz contre le harcèlement sexuel au travail,

-          2013, loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe,

-          2017, affaire Weinstein et mouvement Metoo.

On constate donc que le sujet est toujours sensible, l'étroite corrélation entre accession à l'enseignement et émancipation des filles, et les régressions toujours possibles – voir ce qui se passe aux USA – Restons vigilantes !

Commentaires
S
Bourgeoise car il suffit, je pense, d'en regarder les figures de proue actuelles et le paysage médiatique qui les porte (https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA). Les victimes de problèmes majeurs sont des personnes (femmes ET hommes) démunies ; les luttes féministes actuelles sont vaines de sens et de pertinence. S'inquiétér de la place de Claire Chazal par rapport à David Pujadas paraît indécent quand on voit l'écart de traitement entre l'homme de la rue ou la femme lambda et n'importe quel membre de la caste au pouvoir. (Je ne sais pas ce que vient faire la question de la contraception sûre chez nous... ?) Quant à votre dernière phrase, je ne sais pas à quels pays vous vous référez... Lorsqu'on entend les propos guerriers d'Hillary Clinton, on relativise les méfaits de la testostérone. En résumé, "diviser pour régner" ou "éclairer pour cacher".
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S
Le féminisme, lutte essentiellement bourgeoise, n'est-il pas devenu un voile ridicule posé sur les problèmes réels et profonds de notre société ? La pseudo-lutte des sexes (avec celle des races et autres groupes arbitraires) n'est-elle pas sur le modèle de "diviser pour régner" une manière de mettre en berne l'"accession à l'enseignement [(entre autres choses)] et [l']émancipation" des masses ?
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C
Une rétrospective très intéressante pour juger du chemin parcouru. À mettre entre toutes les mains, surtout de nos filles pas toujours conscientes que leur statut n'est ni évidence , ni permanence. Notre place de femme ,comme beaucoup de choses, ça se mérite.
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