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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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6 novembre 2020

La vengeance des cendres, roman historique d'Harald Gilbers

 

vengeance des cendres

Quatrième épisode de la vie mouvementée de l’ex-inspecteur de la Kripo Richard Oppenheimer dans Berlin dévasté, placé désormais sous la férule des puissances alliées en cet hiver 1946 – 1947, celui justement de ma naissance.

En Allemagne, cette période fut connue sous le nom d’« hiver de la faim » et il faut se représenter ce que pouvait être la survie des habitants de cette capitale où les conduites d’eau ont intégralement gelé, où les coupures de courant sont constantes, le charbon une denrée rare, les façades des maisons éventrées, le rationnement notoirement insuffisant, le marché noir omniprésent.

Richard Oppenheimer a trouvé refuge avec son épouse Lisa dans la propriété de son amie médecin Hilde. Il travaille désormais à la recherche des familles déplacées, au milieu du maelström des réfugiés des territoires de l’est et des rescapés des camps de concentration.

Il est à nouveau contacté par le colonel Aksakov pour tenter de disculper Georg Hüttner, un allemand très impliqué dans les sphères communistes – un moscoutaire – d’un meurtre étrange commis en secteur américain. Oppenheimer va donc enquêter de façon non officielle en collaboration avec son vieux camarade de la police criminelle Billhardt. Cependant, ce cadavre, retrouvé nu mais le corps recouvert d’inscriptions à l’encre indélébile, va s’avérer le premier d’une longue série.

J’ai jadis appris l’Allemand en première langue car mon père disait que si nos deux peuples se connaissaient mieux, ils cesseraient de « se foutre sur la gueule ». Je me souviens aussi des confidences du père de ma correspondante Karen Ostertag, m’expliquant comment, revenu blessé du front de l’est, il avait commencé à photographier les survivants au milieu des décombres de la capitale du Reich déchu. Sa fille, avec laquelle je suis toujours en contact, est devenue une grande photographe … Il m’avait fait visiter Berlin, peu après l’érection du Mur …

Mais à travers un roman de cette qualité, on ressent ce qui devait se passer pendant ces premiers mois après l’effondrement, comment les berlinois se sont « débrouillés » pour survivre, comment des milliers de personnes n’ont pas survécu aux privations et aux séquelles de cette guerre perdue, même après la cessation des combats, la chasse aux anciens nazis et les procédures incertaines de dénazification. Harald Gilbers fait œuvre d’historien autant que de dramaturge. J’attends avec impatience les prochains épisodes de cette saga.

 

La vengeance des cendres (Totenliste), roman historique d’Harald Gilbers, publié chez Calmann Levy Noir, 441 p., 21,90€

Commentaires
B
J’ai lu les deux premiers de cette série en poche, et de temps à autres je suis le destin de Bernie Gunther, le héros de Philip Kerr, même type de personnage, même période et Berlin le plus souvent aussi.
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