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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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27 novembre 2020

Et si on parlait du BCG ?

Calmette et Guerin

J’ai récemment évoqué mon sentiment personnel sur la réticence ou même l’opposition irrationnelle de certaines personnes à la vaccination. Et je repense souvent à l’enchaînement de certaines causes et de leurs effets …

La tuberculose fut une pandémie absolue qui ravagea la fine fleur de la jeunesse du monde entier au cours des siècles passés. Rien à voir avec ce que nous vivons. Aussi bien chez les plus pauvres que dans les couches les plus favorisées de la société. Il faut croire que notre seuil de tolérance à la mort s’est considérablement abaissé.

Cette maladie due au bacille découvert par le docteur allemand Robert Koch en 1882 était le plus souvent mortelle. Après de terribles souffrances, je peux en témoigner. Elle a été enrayée dans la première partie du siècle dernier grâce à la mise au point en 1921 d’un vaccin efficace par deux chercheurs français : le médecin niçois Albert Calmette (1863 – 1933, ici à droite) et le vétérinaire poitevin Camille Guérin (1872 – 1961) : le fameux BCG. Il avait donc fallu attendre 40 ans pour trouver le vaccin contre la maladie. Et les antibiotiques pour la soigner.

Cette vaccination un temps obligatoire chez tous les jeunes enfants a permis d’éradiquer la tuberculose (ou presque … puisqu’elle ressurgit dans certaines régions et chez certaines populations aujourd’hui).

En fait, mes parents ne m’ont pas fait vacciner. Négligence, défaut d’information, croyance en l’omnipotence de la science, rémanence d’une affaire d’accident survenu dans un lot mal préparé ? Déjà ! Bref. Personne ne pensait que cette maladie était encore présente en France pendant les Trente Glorieuses.

Chaque année, on pratiquait à l’école une cuti-réaction.

Oh surprise : à 16 ans, ce test s’avéra positif. J’avais donc été en contact avec la maladie et j’avais fait une primo-infection. Où ? quand ? Je crois savoir que c’était vraisemblablement lors d’un de mes séjours linguistiques en Allemagne.  Les Allemands sont rigoureux, lorsqu’une personne a été un jour contaminée et guérie et qu’elle doit être pour tout autre raison hospitalisée, elle l’est dans une TB-Klinik, et on lui refait tous les examens. Ma correspondante s’était foulé la cheville, je l’avais visitée dans cette clinique de l’université de Marbourg … J’y avais sans doute croisé le fameux bacille. Rien de grave, une surveillance, il ne se passa rien, j’étais simplement dispensée de gymnastique (à mon grand soulagement !).

Cinq années plus tard, j’attrape une terrible grippe avec une toux particulièrement violente. Le vieux médecin que je consulte a l’idée de faire une analyse de mes expectorations … verdict : une phtisie bien caractérisée. La douche froide, deux années de traitement, la fatigue infinie, l’isolement, le retour chez mes parents, les perfusions quotidiennes, les antibiotiques, et surtout les contrôles réguliers par rayons X sous tous les angles pour vérifier la décroissance des cavernes.

J’avais 21 ans, je venais de me marier, je travaillais depuis quatre mois … juste assez pour avoir droit aux indemnités journalières, je ne devais pas contaminer mon mari qui venait me voir le week'end, de loin … Mais le traitement a fait son effet.

Il eut aussi cependant d’autres effets à long terme. En 2001, on m’a dépisté un cancer du sein – comme une femme sur huit. Rien d’exceptionnel. Là aussi, la douche froide, mais j’avais déjà connu ce genre d’annonce. Chimiothérapie, mammectomie, radiothérapie … Le protocole classique. Je me vois entrer dans la salle où on devait commencer la première des 25 séances de rayons. Devant la grosse machine, je dis au médecin : Cela me rappelle les séances de tomographies lors de ma tuberculose ! Et il me rétorque : ne cherchez pas pourquoi vous avez un cancer du même côté : vous avez encaissé une dose de rayons particulièrement élevée. C’est sans doute un facteur qui a favorisé votre état actuel.

Dernier acte : en 2007, infarctus du myocarde avec atteinte des artères coronaires situées comme par hasard sur le devant du cœur, là où on a pratiqué les rayons pour éradiquer la tumeur six années auparavant … Là aussi, les médecins évoquent une cause probable …

« Et voilà pourquoi votre fille est muette », disait Sganarelle dans « Le Médecin malgré lui ». Alors, tout ça pour n’avoir pas été vaccinée … et donc, dès que le vaccin anti-Covid sera disponible, je ferai tout pour me faire vacciner ! Et surtout : prenez soin de vous !

Commentaires
M
Il est certain que vous n’avez pas eu de chances. Une collègue a contracté durant ses années d’élève interne (1967), ainsi que la plupart de ses camarades de dortoir, la tuberculose. Une religieuse de l’etablissement les avait contaminées. Elles furent toutes guéries en moins de six mois avec du repos et des antibiotiques, sans être bombardées de rayons X.<br /> <br /> Je n’ai jamais reçu le BCG, je n’ai jamais viré ma cutie, ce qui inquiétait beaucoup les médecins de l’hôpital de la Maison de Nanterre qui me suivaient pour une sinusite chronique, et ce d’autant plus que je croisais tous les jours des contaminés me disaient-ils : dans le métro (je travaillais dans un ministère au cœur de Paris) et surtout dans la Maison de Nanterre (j’y vivais mon mari ayant un appartement de fonctions). Ma cutie est toujours négative.<br /> <br /> Votre expérience et la mienne qui est à l'opposé, restent étrangères à l’option vaccin contre la covid 19.
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E
Après lecture d un journal suisse j apprend que les suédois ne se ferons pas vacciner car ils veulent plus de recul l’expérience du vaccin h1n1 a dévoilé des effets secondaires handicapants <br /> <br /> Pour plus d infos lire sur La Tribune de Genève 😔
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L
Pourquoi je me ferai vacciner. J'ai passé toute mon enfance en Afrique, dans une petite ville de brousse. Des cas de polio ont fait leur apparition vers la fin des années 1950. L'équipe de médecins a incité à la vaccination mais 3 familles ont refusé pour leurs enfants, des camarades de jeu. La maladie les a frappés, ils ont été évacués et je les ai revus par la suite, terriblement handicapés. Bien sûr, comparaison n'est pas raison.
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M
Le BCG n 'a jamais prétendu éradiquer la tuberculose, mais celui d'éviter les formes graves mortelles comme la méningite tuberculeuse de l enfant & la miliaire fulgurante ( j 'ai une collègue infirmière qui en ai morte dans les ***trente glorieuses**<br /> <br /> <br /> <br /> Dans les services de médecine des années 70 il y avait beaucoup de tuberculose sous différentes formes mais graves: Osseuses, digestives, gynécologiques& même cutanées<br /> <br /> <br /> <br /> Jusqu'aux années 80 il y avait quand même TROIS sanas en Ile-de-France, maintenant 90 lits ont été réouverts à Bligny..........Les sanas & aériums du plateau d'Assy sont en train d être reconvertis en hôtel .......<br /> <br /> <br /> <br /> Personnellement j ai été soignée au début des années 50 pour une tuberculose P, et je me souviens très bien des injections de streptomycine ............
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M
Certe vous avez de solides arguments en faveur de la vaccination, cependant on ne peut comparer la future vaccination contre le ou la covid:en ce qui concerne la tuberculose vous êtes protégée à long terme, pour ce virus qui nous préoccupe ce sera une protection partielle, probablement très partielle chez les personnes âgées, et peut-être plus courte que la vaccination contre la grippe car on ne connait rien de l immunite à moyen et long terme dans cette maladie: il reste encore beaucoup d inconnues ce qui peut justifier des reticences et des interrogations, nous n en sommes pas encore aux certitudes...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> moyen et long terme
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