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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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29 novembre 2020

Préparons Noël avec les santons

Premier dimanche de l'Avent. Comme chaque année, je complète ma crèche de Noël par deux nouveaux personnages.

 

Chicoulet

Ils sont déjà plus que 80 et je crains toujours d’avoir des doublons, je choisis parmi les nouveautés. J’ai commandé cette année directement auprès de la maison Escoffier le clown et un petit bonhomme nommé Chicoulet. Et j’en ai profité pour rechercher son histoire. Une occasion de revisiter cette belle tradition provençale …

C’est à Rome au XIIIème siècle que l’on commence à représenter la Nativité avec des figurines et des décors, mis en scène par Saint François d’Assise en 1223 dans l’église de Greccio avec des personnages vivants, bergers et paysans autour de la Sainte Famille.

La tradition provençale commence après la Révolution Française. Les églises avaient été dévastées, les fidèles n’avaient plus de représentation des Saints. Certains modelèrent de la mie de pain pour figurer la Sainte Famille ; ensuite les santons (santoun en provençal, ou petit saint), furent modelés dans l’argile crue.

ma crèche

Puis les figuristes reproduisirent les gens qui vivaient autour d’eux, leurs amis, leurs voisins, tout un village provençal du début du XIXème siècle. Le premier santonnier fut Lagnel, avec ses contemporains Simon et Pastourel qui exposèrent leurs santons à la foire installée sur le cours Saint-Louis à Marseille en décembre 1803.

La crèche provençale reflète la tradition des cantiques populaires et surtout des pastorales : celles de Maurel, Bellot et Audibert dont les rôles sont représentés par les santonniers contemporains. C’est ainsi que j’ai découvert l’histoire de Chicoulet, directement issu de la pastorale de Maurel.

Cette comédie populaire en cinq actes fut écrite en 1844 entièrement en provençal sauf le 4e acte qui est en français (l'acte d'Hérode). Elle est l'œuvre d'Antoine Maurel qui l'a créée à Marseille rue Nau où se trouvait le siège du Cercle Catholique d'Ouvriers, dirigé par l'Abbé Julienet dont Maurel, né en 1815, était membre.

Pour résumer l’Histoire de cette Pastorale, il s’agit de tout un village provençal en marche vers l’étable où est né le Petit Jésus (naturellement en Provence !). Chemin faisant, tout ce petit monde s’invective, se querelle, comme les vieux M. Jourdan et son épouse Margarido et leur ami Roustide.
Le Gitan (le boumian), qui avait volé un des fils de l’aveugle (étrange, cette tradition des enfants volés puis opportunément retrouvés !), appelé Chicoulet, en voyant le Petit Jésus, se repent, et rend l’enfant. L’aveugle que son fils cadet Simon guide jusqu’à la crèche, avait tant pleuré la disparition de son aîné, qu’il en perdit la vue. Arrivant près du petit Jésus, il retrouve la vue, son fils Chicoulet lui est rendu, et ainsi, comme par magie, tous se réconcilient à l’occasion de cette naissance extraordinaire.

Il y a aussi le meunier qui n'a comme famille que son âne et son chien, Pimpara, le rémouleur qui aime bien lever le coude et caresser la bouteille. Jiget, le bègue et Pistachié le peureux qui se fait embobiner par le boumian à qui il vend son ombre (son âme) contre une bourse d'argent. Le petit peuple de la crèche avec tous les petits métiers et tous portent une offrande : des olives, de la lavande, du pain, des agneaux, de la morue séchée pour faire l’estoficada … et puis la troupe des Gitans, les gardians, les saulniers, les pécheurs, le porteur de fagot et son âne, l’estrassaïre (chiffonnier) … Il y a aussi le Maire, le curé, l'enfant de coeur et le couple de mariés, les deux vieux dans le mistral, l’institutrice et le bandit corse, le facteur et le curé, Grasset et Grassette sous lur grand parapluie rouge …

Donc, quand vient le temps de l’Avent, je me replonge dans la crèche de mon enfance car même si mes parents n’étaient pas particulièrement pratiquants, ils tenaient à respecter cette belle tradition qui rend hommage au petit peuple, le « populo minuto » de nos voisins italiens … Et à présent que les boutiques sont de nouveau ouvertes, je vais aller place Saint Sulpice pour acquérir deux autres personnages.

 

Sources : Santons Gilli (magasin 27, rue Grande – 04100 Manosque, www.santonsgilli.fr) et Escoffier (ateliers à Aubagne, boutique 96, quai du port 13002 Marseille, www.escoffier.fr

 

Commentaires
J
Coucou on peut les acheter par Internet ? Belle semaine à vous !!!
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P
Je suis passée devant Notre-Dame avec ma fille tout à l'heure. Nous nous sommes rappelées avec émotion notre rituel de venir voir la crèche tous les ans. L'année dernière ou il y a 2 ans il y avait une grande scène avec pleins de personnages provençaux. <br /> <br /> Que d'émotion <br /> <br /> Patricia
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A
Comme vous, je perpétue cette belle tradition. Je l'ai faite ce matin mais je ne sais pas si je vais trouver de nouveaux sujets cette année pour la compléter.<br /> <br /> Bon premier dimanche de l'Avent à vous et votre famille
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B
J'adore les santons ! Les santons de Provence !
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A
Très joli résumé.<br /> <br /> Je collectionne les anciens santons,j’adore.
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