Tribut à Jean-Louis Servan-Schreiber
Je voudrais rendre un hommage particulier à Jean-Louis Servan-Schreiber (1937 – 2020) qui vient de disparaître à cause du Corona virus. Cet homme de talent aussi beau que brillant, issu d’une grande famille de journalistes, homme d’entreprise qui a fondé plusieurs groupes de Presse avec succès a, en quelque sorte, donné à ma vie professionnelle certaines clés d’efficacité que je continue à manier chaque jour.
Dérivée de son livre sur le temps publié pour la première édition en 1983, sa méthode d’organisation et de gestion du temps était prolongée par des sessions de formation en entreprise. J’ai eu la chance que mon employeur de l’époque m’y inscrive. Et les quelques recettes que j’y ai retenues sont toujours aussi pertinentes dans ma vie quotidienne.
C’était une époque où on voulait améliorer la productivité française dans tous les domaines et en particulier dans la sphère tertiaire. Au-delà de quelques « gadgets » comme se servir de stylos de couleurs différentes pour annoter les dossiers, le truc d’avoir toujours en poche un petit carnet ou des post-it pour noter une idée qui vous passe par la tête, ces micro-gestes s'avèrent à l'usage particulièrement productifs.
Savoir distinguer l’urgent de l’important est essentiel. Ne pas se laisser « bouffer » par l’amoncellement des sujets qui arrivent sur le bureau pour ne pas laisser échapper ce qui présente un réel intérêt ou un risque à plus long terme, déléguer sans perdre le contrôle.
Savoir dire NON quand on n’est pas disponible : chasser de ses relations ou de ses collègues de travail errants dans les couloirs (les « pompe-temps » qui tentent de vous refiler le "singe" qu'ils trimballent sur leur épaule), barrer sur l’agenda de larges plages pour réfléchir, rédiger, concevoir à long terme, ou pratiquer une activité personnelle voire familiale enrichissante.
Gagner du temps c'est faire baisser le niveau de stress, réaliser plusieurs tâches simultanément permet de redevenir productif … recréer des marges de temps disponible, et de se faire plaisir devant le travail accompli.
J’ai appris tout ça grâce aux méthodes simples, humbles, pratiques, popularisées - et parfois brocardées – de JLSS … Et je cite ce qu’il disait vers la fin de sa vie :
« L'humilité prend toute son importance avec l'âge. Nous mesurons chaque jour le peu d'importance que nous avons. Il nous faut renoncer à toute velléité de triomphe à l'extérieur. C'est en nous que nous trouvons la gratification, dans le simple enchaînement des jours, dans la conscience de pouvoir encore voir, sentir, respirer, exister... Finalement, c'est la vie elle-même qui est notre cadeau permanent et extraordinairement stimulant. »