J'ai longtemps conservé le précédent numéro du 70ème anniversaire (Décembre 2015) de la revue ELLE, alors consacrée aux stars du cinéma français ... avec la photo de groupe de Jean-Paul Goude ...et puis, je ne sais plus ce que j'en ai fait.

Cette année, c'est celui du 75ème anniversaire ... Pratique, car tous les 5 ans, c'est un numéro certain de rencontrer le succès. D'autant plus que la Rédaction en profite pour rappeler combien la lutte pour l'émancipation des femmes et la parité (avec les hommes) a été suscitée, commentée, encouragée et accompagnée par ce magazine bobo-populaire depuis sa création au lendemain de la guerre, le premier numéro étant daté du 21 novembre 1945.

Pas plus aujourd'hui qu'hier, je ne lis régulièrement ce joli support de publicité. Sauf quand mes filles l'achètent l'été, et chez le coiffeur tous les deux mois ... enfin presque depuis les confinements successifs. Je me prends alors à feuilleter ce savant mélange, sur papier glacé, de culture, de mode, de rêve et de quintessence de la société de consommation qui tente de donner des gages à l'écologie sans y parvenir vraiment.

Cette année, j'acheté ce numéro 3912 (quand même !) car il fait la part belle aux mères et à leurs enfants, surtout leurs filles. Tout pour me plaire. On y parle de filiation, naturelle et en ligne directe, ou culturelle entre intellectuelles, avec des fils, avec une nièce, à trois, à deux ... Ce que nous devons à la transmission des talents, des valeurs, essentiellement maternelle.

Les photos du célèbre photographe Gilles Bensimon sont sublimes, naturellement. Estelle Lefébure, Christiane Taubira et Leïla Slimani, Jane Birkin, Isabelle Huppert, Isabelle Adjani et sa nièce, Elle Mcpherson et ses fils, Sophie Auster ... Toutes et tous beaux, talentueux et déjà ou encore célèbres

Dans ce début d'hiver mouillé, au milieu des crises que nous traversons avec tant d'angoisses, ces témoignages de bonheur et ces sourires, même parfaitement virtuels, nous font du bien.

Il y a aussi un article bien inquiétant sur la prostitution juvénile. Mais il est des combats qui mettent des décennies à triompher. Surtout, ne perdons pas courage et mesurons le chemin parcouru par les femmes de ma génération pour l'indépendance financière, la maîtrise de leur corps, pas encore l'équité salariéle ... et aussi ce qu'il leur reste à parcourir pour une égalité réelle, dans le monde entier.

En 2015, Marion Cotillard ornait la quatrième de couverture pour Dior. Cette année, elle promeut le parfum N°5 de Chanel. La boucle est bouclée, elle est toujours aussi belle.