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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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8 janvier 2021

Putzi, roman de Thomas Snégaroff

 

snégaroffUn premier roman d'un journaliste et historien très présent sur les plateaux de télévision, en fait plutôt une biographie fictionnée …

Celle d’un compagnon des premiers pas d’Hitler, qui n’a pas directement trempé dans les horreurs du nazisme, celle aussi d’un looser toujours à côté de la plaque, monstre ou clown, le lecteur hésite …

Sa nounou l’avait surnommé Putzi (petit bonhomme) alors qu’adulte, il mesure deux mètres … Au départ, Ernst Hanfstaengel (1887 – 1975) a tout pour réussir : son père, prospère marchand d'art, est issu d’une vieille famille bavaroise. Sa mère américaine appartient à une lignée prestigieuse : un de ses ancêtres portait le cercueil d’Abraham Lincoln.

A cheval sur deux univers, son rêve est de nouer des liens entre l’Allemagne et les Etats-Unis. En 1905, il part à Boston et obtient son diplôme à Harvard en 1909. Il est doué pour amuser le monde, adore organiser des fêtes grandioses, et surtout, il est un pianiste virtuose, passionné de Wagner …

Coincé en Amérique pendant la Grande guerre où son frère préféré y laisse la vie, il revient à Münich en 1922. Et là, il croise la trajectoire d’Adolf Hitler, tombe littéralement sous son charme, lui ouvre les portes de la haute société allemande, renfloue son journal, l’aide à fuir après le putsch raté de 1923, cherche désespérément à se rendre indispensable en lui jouant ses airs préférés.

 

Au piano

 

Putzi

Chargé de la presse internationale au sein du parti nazi en 1933, il va surtout s’attirer les foudres de Goebbels, et par ses maladresses, provoquer sa propre disgrâce. Son histoire est une suite d’échecs, surtout auprès de son mentor. Il finira par quitter l’Allemagne en 1937 dans des conditions rocambolesques, se réfugier à Londres où il est interné comme tous les Allemands dès 1940.

Ce roman plonge dans cette époque particulièrement chargée de périls (qui me passionne !), où l’antisémitisme est partout présent. L’auteur note en particulier que la législation raciale du IIIè Reich prend nombre de ses sources aux Etats-Unis …

Putzi, toujours interné et transféré au Canada, finira par travailler pour sa deuxième patrie et pour Roosevelt. Il bénéficiera d’un brevet de dénazification après la guerre et pourra rentrer dans sa Bavière natale dévastée.

Dans ce livre dense, nous rencontrons des personnages croisés dans d’autres romans historiques comme l’ambassadeur des Etats-Unis à Berlin William Dodd et sa fille Martha (Dans le jardin de la bête), Magda Schneider (la mère de Romy), Thomas Mann, les sœurs Mitford et même Bernhard Weiss, le chef de la Kripo de Berlin (vu chez Philip Kerr et Volker Kutcher).

Un style fluide et efficace, une documentation particulièrement fouillée, l’histoire tragi-comique d’un destin hors norme mais peu enviable … celle d’un nazi qui n’a pas de sang sur les mains … car il n’en a pas eu l’occasion !

 

Putzi, roman de Thomas Snégaroff, publié chez Gallimard, 340 p., 22€

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