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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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1 juillet 2021

Les exfiltrés de Berlin, polar historique d'Harald Gilbers

exfiltrés

Avec ce cinquième épisode des enquêtes de Richard Oppenheimer, désormais réintégré à la Kripo (Police criminelle) de Berlin, Harald Gilbers renoue à la fois avec son dernier opus et avec le premier de la série.

L’intrigue se déroule pendant l’hiver 1947, toujours aussi venteux, neigeux et froid dans la capitale dévastée dont une grande partie croule toujours sous les montagnes de gravats. Deux affaires apparemment sans lien sollicitent la sagacité du commissaire. La mort d’un cambrioleur surpris en pleine action par les locataires de l'appartement d’une part, et le cadavre d’un malfrat retrouvé au pied de la tour de la radio d’autre part, pour lequel son collègue et ami le commissaire Billhardt sollicite son concours. Sauf que l’on retrouve, dissimulé sous la doublure du manteau du mort des documents étranges : des passeports de la Croix-Rouge et des permis de séjour émanant de l’Ambassade d’Argentine.

Oppenheimer va découvrir qu’en fait, ces deux meurtres simultanés ne forment pas une coïncidence fortuite et va retrouver à cette occasion un des protagonistes du premier épisode de la série : l’ancien Hauptbannführer SS Vogler, mais sous une autre identité qu’en 1944, et passé depuis à toute autre chose, en liaison avec l’administration d’occupation américaine.

Car dans la nouvelle Allemagne écartelée entre l’Est et l’Ouest, la vie tarde à redevenir normale, le processus d’épuration des anciens nazis comporte bien des trous dans la raquette, sans compter que les anciens criminels de guerre ou simplement ceux qui se sont compromis avec le NSDAP sont aussi des spécialistes recherchés par les Américains comme les Russes pour leurs compétences.

Le commissaire Oppenheimer va ainsi mettre au jour une filière d’évasion d’anciens SS organisée par Juan Peron, le dictateur argentin, et aussi l’église catholique, au nom du nécessaire pardon. Comme à son habitude, Oppenheimer a le chic pour se mettre dans de sales draps, d’autant plus qu’il se rend compte que ces manigances trouvent des appuis au sein de la police elle-même. A qui faire confiance, ou pas ?

Une occasion aussi, pour l’auteur, d’évoquer les sentiments mitigés des Allemands occupés, affamés, écrasés, humiliés, culpabilisés ou plein de regrets de leur ancien monde … le tout dans une situation géopolitique inextricable, source de mille dangers. Et de décrire comment les services de renseignement et de contre-espionnage ont pris corps au tout début de la Guerre froide.

 

Les exfiltrés de Berlin – Hungerwinter – roman policier historique d’Harald Gilbers traduit de l’allemand par Joël Falcoz, publié chez Calmann-Lévy Noir, 397 p., 21,90€

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