06 juillet 2021
Simple, élégant, à toute épreuve : le banc Davioud
Les fantastiques travaux du baron Haussmann n'ont pas eu pour seul résultat de désencombrer Paris et de lui apporter un réseau d'assainissement évitant les ravages des épidémies (de choléra, entre autres).
Le projet pharaonique comprenait tout un volet d'espaces verts pour aérer les quartiers de la capitale. Il créait un mobilier urbain, absolument normé, qui rend la ville à la fois harmonieuse et plus confortable, encore aujourd'hui.
L'architecte Gabriel Davioud (1824 - 1881) a fait toute sa carrière au service de la Ville de Paris, collaborant étroitement avec Jean-Charles Alphand.
Il est un tenant du style éclectique, très en vogue sous Napoléon III. On lui doit la fontaine Saint-Michel et les deux théâtres dela place du Châtelet, la fontaine des Quatre-Parties-du Monde avenue de l'Observatoire, les grilles du parc Monceau ... mais aussi hélas l'ancien palais du Trocadero.
Il a aussi beaucoup travaillé au service des Promenades et Plantations. Et, en particulier, il a dessiné ce banc immémorial.
C'est un banc à double assise, d'une simplicité extrême. Il a été créé en 1860. Dimensions : 2,25 de long, 125 kilos. Il est en fonte et en chêne. Simple, indestructible, élégant - si ce n'est un peu raide. En 1869, Paris en avait installé 8428.
Récemment, l'un d'entre eux a été récemment mis aux enchères et acheté par un collectif d'amoureux de la capitale, pour être offert à la Ville en retour.
Ces bancs sont bien pratiques au cours d'une promenade sous les ombrages, dans les jardins comme le long des rues.
Celui-ci est situé face à l'immeuble d'Henri Sauvage sur la petite place Bréa.
Paris se végétalise encore trop lentement, c'est pourtant bon pour capturer le CO² !
Etrange : au moment où je publie ces lignes, la Mairie de Paris annonce son intention de retirer certains mobiliers urbains jugés "moches" par la plupart des Parisiens ... "Tandis qu'un recensement du mobilier urbain historique sera réalisé dès septembre prochain, des installations pour lesquelles les Parisiens avaient poussé des cris d'orfraie disparaîtront. C'est le cas des bancs dits « champignon », mais aussi des bancs « mikado », ces bouts de bois qui ont fleuri çà et là pour s'asseoir. « Ces bancs d'assises modernes sont assez rejetés », a indiqué Emmanuel Grégoire, en se référant aux résultats de la consultation menée par la ville auprès de la population « pour une nouvelle esthétique parisienne ».
Je suis donc en pleine actualité !
Indispensable
On les retire aussi, alors que pour les personnes âgées ou convalescentes qui peuvent encore et doivent marcher, is sont indispensable pour faire une petite pause.