10 juillet 2021
Trio, roman de William Boyd
J’ai offert ce dernier opus de son auteur britannique préféré à Claude, mais il lui est rapidement tombé des mains.
Pour moi, c’est le second livre de cet auteur célèbre que je lis ... et je ne comprends toujours pas son succès. Mais j’ai lu jusqu’au bout. Toujours pas convaincue.
Le Trio de William Boyd est composé d'une romancière, Elfrida Wing, en panne d'écriture depuis dix ans et qui se noie dans l'alcool, du producteur d'un film au scénario très flexible, Talbot Kydd, marié à Naomi et père de deux enfants adultes, roulé dans la farine par son vieil associé Yorgos et qui ne s'avoue pas son homosexualité profonde, et de la jeune star américaine Anny Viklund, harcelée par son ex-mari terroriste.
Certes, j’apprécie le talent de conteur, la description très vivante des personnages et leur histoire burlesque, savamment construite. A certains moments, je me suis retrouvée dans le film de Blake Edwards « The Party », mais sans l’humour de Peter Sellers. Et la belle ouvrage ne suffit pas à faire un roman inoubliable. On voit trop les ficelles.
Le milieu du cinéma, la faune d’un plateau de tournage, les incidents successifs auxquels le producteur doit faire face, les souvenirs lointains de ce début d’été 1968 (en France, mais cela n'émeut pas les britanniques ...) et de ce qui en transpirait dans la cité balnéaire de Brighton, l'argent, le mensonge manié avec brio par les comédiens dont c'est le métier, l’omniprésence des excitants : alcool, amphétamines, tranquillisants. Rien que de très conventionnel.
La jeune actrice américaine me fait penser à Jane Fonda, mais teinte en brune, le jeune premier ressemble à John Travolta … Chacun s’en tire comme il peut … C’est finalement très convenu, mais au moins l’auteur, à la différence de l’une de ses héroines, n’a jamais connu l’angoisse de la page blanche.
Je tenterai sans doute un dernier essai avec « Armadillo » qui est dans notre maison du sud-ouest depuis des années, pour me faire une idée définitive sur cet auteur largement célébré.
Trio, roman de William Boyd, traduit de l’anglais par Isabelle Perrin, édité au Seuil, 419 p., 22 €