03 septembre 2021
Il y a 82 ans, la France entrait en guerre !
Sombre anniversaire que ce 3 septembre 1939 !
C'est le jour où la Grande-Bretagne à 11 h. puis la France à 17 h. honorent leur engagement de défendre la Pologne contre l’envahissement de ses deux voisins, l’Allemagne et l’Union soviétique. Cette déclaration commune de guerre à l’Allemagne - après maintes tervgiversations - est le point de départ du second cataclysme mondial.
Juste quelques jours après la signature du pacte germano-soviétique, Hitler, qui s’y prépare depuis plusieurs mois, submerge sans déclaration de guerre son voisin avec 52 divisions. Il a abreuvé les Puissances de fausses nouvelles et de tonitruantes déclarations de paix, refusé toutes les possibilités de négocier des compensations pourtant très généreuses, même celles proposées par son complice Mussolini qui s’est refusé au dernier moment à l’accompagner dans cette aventure, monté de toutes pièces des incidents de frontière formant "provocation" pour faire croire à l’opinion internationale qu’il ne fait que répondre à une attaque polonaise.
Car le gouvernement polonais, contrairement à ce qui s’est produit en Autriche et en Tchécoslovaquie, résiste à son ultimatum. Cette fois, l'Allemagne devra utiliser la force brute pour accroître son "Lebensraum".
La pseudo attaque de la station de radio allemande de Gleiwitz située près de la frontière, perpétrée sous la direction d'Heydrich par des prisonniers allemands habillés d’uniformes polonais (opération nommée « Conserves en boîte ») va servir de prétexte.
Malgré tout, Hitler a perdu son pari que ni la Grande-Bretagne ni la France n’interviendraient. Car il sait fort bien qu’il ne dispose pas encore assez de forces pour protéger sa frontière occidentale en cas d’entrée en guerre des puissances occidentales. Son atout maître est l’abstention de l’URSS à laquelle il a promis de participer au dépeçage de la Pologne et des pays baltes, et qui, elle, profite d’un répit pour accélérer son réarmement.
Après les coups de forces successifs d’Hitler (remilitarisation de la Rhénanie, annexion de l’Autriche puis de la Tchécoslovaquie), les Alliés cessent de fermer les yeux sur les plans d’expansion du Führer.
Il a pris tout le monde de court, raidissant ses exigences sur le retour de la Ville libre de Dantzig au Reich et la concession d'une ligne de chemin de fer et une autoroute à travers le corridor qui la relie la Pologne à la mer depuis le traité de Versailles et coupe la Prusse orientale de la Poméranie, jusqu’à la toute dernière minute.
On sait moins qu’à la veille de cette invasion, un groupe d’opposants à Hitler, de hauts gradés, des intellectuels et diplomates – dont le père de Fey von Hassel – avaient résolu de s’emparer du chef nazi s’il décidait d’envahir la Pologne. Mais ils n’ont pas réussi à mettre leur plan à exécution car tout était prêt bien avant toute la comédie des négociations.
Ainsi s’ouvre la période dite de la « drôle de guerre » rompue avec fracas le 10 mai 1940.
Etudier l’histoire nous rend humbles. La mauvaise foi de certains dirigeants est sans limites. Il faut en tenir compte.
Source : Le Troisième Reich, des origines à la chute (1960) par William L. Shirer
Mon mari est né en 1930, et il y a une photo prise ce jour-là sur le perron de la maison familiale où il était encore en vacances avec ses parents : sa petite soeur, dans les bras de son père, sourit un peu, mais lui a un air sinistre car il se doutait bien ce qui allait suivre... À chacun de nos petits-enfants arrivant à l'âge de 9 ans il a dit "Ah, tu as l'âge que j'avais à la déclaration de la guerre."