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11 septembre 2021

Vingt ans après, retour à la case départ

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Rien appris, rien oublié …

Vingt ans après, ce n’est hélas pas le titre du fameux roman d’Alexandre Dumas mais le constat d'échec de l’Occident face à la furie islamiste qui a connu son apogée le 11 septembre 2001. Une journée à jamais imprimée dans notre mémoire.

Dans quel monde vivons-nous, est-on tenté de s’interroger ?

Comment les principes humanistes du siècle des Lumières, les écrits des philosophes qui ont façonné l’indépendance des 13 colonies américaines, l’abolition des privilèges de naissance, la proclamation des Droits de l’Homme, l’abolition de l’esclavage, l’égalité entre les sexes – bien récente et pas encore accomplie celle-là – la mise au pilori – encore théorique – du racisme et de l’antisémitisme continuent-ils à être bafoués au XXIème siècle ? Par quelle aberration sommes-nous encore, collectivement et individuellement de plus en plus, enclins à la violence la plus sauvage quand les mots et le dialogue des cultures s’évanouissent ?

Retour à la case départ en Afghanistan. Après 20 ans de guerres intracommunautaires et internationales où n’ont pas été ménagés les moyens humains, techniques et financiers de tous les pays dits évolués. Comment et pourquoi un tel fiasco est-il possible ? Comment une divergence de conception du monde – selon certains on parlerait de « Weltanschauung » (vue métaphysique du monde) – a-t-elle pu aboutir à de telles boucheries ?

Est-ce la faillite de notre mode d’éducation devenue au fil des ans de plus en plus permissive, à la présence irritante de thèses complotistes diffusées afin de déstabiliser le système capitaliste, à l’hyper mise en valeur de minorités qui se considèrent comme opprimées et qui accèdent enfin – via les réseaux sociaux – à la parole ?

Nous éprouvons aujourd’hui les aspérités de la face cachée de libertés pourtant durement conquises : celles de la maîtrise de la fécondité, de la victoire sur des maladies autrefois mortelles, de manifester, d’ester en justice, d’attaquer les gouvernants pour leur action politique alors que la participation aux élections est en chute libre, d’envahir les institutions sur un simple appel au chaos. Mais nous sommes impuissants à empêcher les trafics illicites, les violences intrafamiliales, les atteintes à notre environnement ...

Qui va nous aider à retrouver nos esprits ? Un dictateur, un homme – ou une femme – providentiel.elle ? Je n’y crois pas une seconde.

Churchill disait – paraît-il – que la démocratie était le pire des régimes politiques à l’exception de tous les autres. Et la démocratie – privilège fragile des sociétés avancées -  s’exerce par l’intermédiaire des représentants que le peuple a librement élus. Si la liberté d’opinion et d’expression est une liberté fondamentale de l’Homme, que penser des fausses informations et des « trolls » dont nous sommes abreuvés ? Cela vaut aussi pour les religions qui ne sont pas au-dessus de la liberté d’expression. Cela implique aussi le principe de la séparation des pouvoirs, condition indispensable à la protection des droits humains.

Je sais, je ne suis qu’une vieille ratiocineuse, avec des idées complètement dépassées. Malgré tout, j’y suis viscéralement attachée et j’espère que nous allons revenir à ces principes élémentaires du vivre ensemble, malgré les années qui nous attendent et qui m’apparaissent bien sombres …

Dieu merci, du fait de mon âge avancé, je ne verrai sans doute pas le retour des jours paisibles – si tant est qu’il y en eut jamais – mais je suis inquiète pour les enfants et mes petits-enfants.

Posté par Bigmammy à 07:51 - Coup de gueule - Commentaires [8] - Permalien [#]
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Commentaires

  • A. de Tocqueville disait que la démocratie porte en elle le germe de sa destruction et je crains que l’individualisme accru et montant fait oublier à d’aucuns que nous vivons en société, sans compter que l’islamisme nous guette et cherche à détruire notre mode de société, c’est effrayant et risque d’amener vers un régime de dictature, j’ai peur pour mes enfants et surtout mes petits enfants.

    Posté par Jauneyris, 11 septembre 2021 à 09:37
    • Je vois que je ne suis pas seule à avoir ces pensées mortifères. Néanmoins, je reste optimiste : du moins en nos contrées, malgré toutes les outrances de certains, nous jouissons d'un cadre de vie et de liberté particulièrement privilégié ... C'est sans doute ce qui attire tant de déracinés ! Ils sont, au choix, ou un fardeau ou une opportunité. Mais il faut se démener un peu mieux pour en faire des atouts.
       
       
       
       

      Posté par Bigmammy, 11 septembre 2021 à 11:15
  • Je suis à Athènes en ce moment.
    Je connais bien la Grèce où irait vécu deux ans.
    Aujourd'hui encore les Grecs se signent en passant près d'une église, les croix au cou brillent souvent.
    Le pays est pauvre, attire moins économiquement, la langue et l'écriture sont un barrage puissant. La police omniprésente et personne n'a envie de la caillasser.
    Pour combien de temps encore... ?

    Posté par Manuela, 11 septembre 2021 à 11:50
  • En accord, hélas, avec votre constat et vos questions.
    Pessimiste quant au "retour des jours paisibles."
    Toujours agréable de vous lire, un comble aujourd'hui, n'est-ce pas ?

    Posté par Pom, 11 septembre 2021 à 15:29
  • Une analyse bien menée Marie-Pierre ! Beaucoup s'interroge comme toi, dont moi.
    Essayons de garder le moral mais je reconnais que ce n'est pas évident...
    Je vous souhaite un doux week-end à vous deux.
    Amitiés.
    Bernadette.

    Posté par Binchy, 11 septembre 2021 à 16:44
  • D'accord avec vous. Il faut retrouver le savoir vivre ensemble. Je suis toujours effarée devant l'égoïsme et l'individualisme qui gouverne nos sociétés. On sait critiquer mais on ne sait plus participer et aider.
    J'ai été principale de collège et j'ai vu au fil des années se dégrader l'attitude des parents rejetant les incivilités de leurs enfants sur la société et remettant de moins en moins leur éducation en cause.
    Il faudrait retrouver la capacité de dire non au sein de la famille et non de privilégier la facilité du laisser aller.
    Mou aussi je suis inquiète pour mes petits enfants.

    Posté par Martine, 11 septembre 2021 à 19:59
  • Bonsoir, J'ai hésité à prendre la plume car, comme ceux qui ont réagi avant moi, je suis plutôt pessimiste quant à l'évolution générale de nos sociétés occidentales. Mon âge (+70) en est-il l'explication? De nombreux contacts avec différents acteurs de la société me laissent sans voix quant au délitement des valeurs qui nous permettent de jouir "d'un cadre de vie et de liberté particulièrement privilégié .. " comme vous l'écrivez Bigmammy. Oui, je suis inquiète pour mes petits-enfants.

    Posté par lotte, 12 septembre 2021 à 00:00
  • Je partage votre analyse. Quant à mes petits-enfants ils songent à s’expatrier…

    Posté par Marie-Laure, 12 septembre 2021 à 13:16

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