13 septembre 2021
Délicieux, film d'Eric Besnard
Un titre tout à fait approprié !
Vous avez aimé « Ridicule » de Patrice Leconte avec Charles Berling en 1996, vous adorerez « Délicieux », le film d’Eric Besnard avec Grégory Gadebois et Isabelle Carré.
Je continue à me régaler dans l’évocation - très à la mode en ces temps troublés d’aujourd’hui - de cette fin du XVIIIème siècle, veille de la Révolution : après les polars historiques de Jean-Christophe Portes et Anne Villemin-Sicherman, le roman de David Diop, me voici régalée par cette reconstitution minutieuse de la France profonde aux derniers jours de l’Ancien régime et de ses outrancières divisions de castes.
Cela faisait exactement un an que je n’étais plus entrée dans une salle de cinéma. Quel plaisir retrouvé ! A partir d’une histoire vraie (paraît-il), celle du cuisinier Pierre Manceron, Eric Besnard et Nicolas Boukhrief nous ont concocté un scénario plein de surprises, une histoire d’amour pleine de sel et épicée de créativité qui commence dans le ressentiment mais que la prise de la Bastille et la nuit du 4 août vont soudain rendre possible …
On y apprécie particulièrement la lumière – évocation des toiles de Georges de la Tour – la pluie et les paysages des collines cantaliennes – cette fois, Hubert Robert – les natures mortes – Jean-Baptiste Oudry – les scènes de genre – Greuze, Chardin... La trame est bien plus révolutionnaire qu’il n’y paraît au premier regard.
L’extraordinaire arrogance des nobles qui croient encore pouvoir tout se permettre, les barrières de classe, l’omniprésence de la réputation et de la religion, mais aussi les progrès irrésistibles des idées de liberté et d’égalité …
C’est un joli film en costumes, bien « léché », qui évoque parfaitement les plaisirs de la table … et ceux qui vont avec. On notera l’escarpolette, allusion non voilée au célèbre tableau de Fragonard, et l'allusion très belge à la création de la frite.
J’ajoute l’interprétation magnifique de Grégory Gadebois, qui a le physique de l’emploi, la rayonnante Isabelle Carré, avec son visage sans fards tellement vrai, sans oublier l’abominable Duc de Chamfort, interprété par Benjamin Lavernhe, tout en frémissement de mâchoires.
A aller voir sur grand écran sans modération.
Délicieux, film Franco-Belge d’Eric Besnard.Avec Grégory Gadebois, Isabelle Carré, Guillaume de Tonquedec, Benjamin Lavernhe.
Idem pour nous premier cinéma depuis un an et ce film magnifique
J aimerais connaître le lieu de tournage les décors les costumes sont grandioses les acteurs tout en justesse et le scénario vous emporte.