06 octobre 2021

Vivian Maier au Musée du Luxembourg

La photographie, telle que je l’ai toujours rêvée …

Chacun sait que ma première idée de carrière était de devenir photographe … et que je continue à casser les pieds de ma famille à toujours vouloir fixer les expressions de mes proches ou des scènes de vie quotidienne terriblement fugaces.

L’histoire de Vivian Maier (1926 – 2009) est incroyable. Son œuvre couvre les années 50 à 80.

Elle est aujourd'hui considérée comme l’une des plus grandes photographes du XXème siècle. 

C’est la « Street Photography » américaine dans toute sa cruauté et sa tendresse pour les gens simples, l’enfance, le scènes de rues, la solitude urbaine, les portraits et les autoportraits, au cœur de la société américaine en plein boom économique, de sa modernité comme des facettes moins glamour de l’envers du décor de New York et Chicago.

Vivian est d’origine française par sa mère.

Elle fera plusieurs allers et retours entre les Etats-Unis et Saint Julien en Champsaur (près de Gap), entre les montagnes et les gratte-ciels.

Dotée d’un petit héritage, elle s’achète un Rolleiflex, le prestigieux appareil au format 6x6 … porté sur le ventre et donc plus discret pour prendre des clichés sur le vif, en noir et blanc et au cadrage carré …

Mais pendant plus de 40 ans, elle sera une Nanny, une nurse chez des gens riches.

Ses photographies ne seront découvertes qu’après sa mort, stockées dans un carton vendu aux enchères, le loyer du box où les clichés et leurs négatifs étaient entreposés n’ayant pas été payé.

John Maloof, l’agent immobilier, achète un lot de cartons (120000 clichés et négatifs, la plupart non développés, pour 400 dollars) les trie et classe, puis organise une exposition qui rencontre un énorme succès : la vie et l’œuvre de Vivian Maier fascinent le monde.

Des morceaux de vie, des gestes anodins, des éclairages subtils, des portraits d’un réalisme saisissant, justement parce qu’ils ont été pris sur le vif, jamais posés, des autoportraits pleins de charme, des images d’enfance tendres et réalistes à la fois chez cette femme qui s’est toute sa vie occupée des enfants des autres …

Une foule d'émotions.

Une image de l’Amérique insolite, et plus proche de nous que nous le pensons, de ces années 50-60 qui nous fascinaient en Europe … loin des images sur papier glacé d’Hollywood.

L’histoire d’une vie aride, invisible, blessée, tiraillée entre un père violent qu’elle et sa mère tentent de fuir, mais qui exige qu’elles le rejoignent, une manière éclatante mais si discrète de s’échapper de sa soumission quotidienne. Une leçon de vie, aussi !

N.B. Vivian Maier a sa rue à Paris, dans le XIIIème arrondissement.

Vivian Maier, exposition au Musée du Luxembourg, ouvert tous les jours jusqu’au 16 janvier, 13€