En eaux dangereuses, polar de Donna Leon
Dernière en date des enquêtes du commissaire Guido Brunetti, le 32 ème opus que je lis (leurs résumés sont tous publiés sous le tag "Donna Leon").
Un polar non pas long, mais lent.
On y retrouve les thèmes récurrents chers à l’auteure : la faiblesse humaine, la corruption, les atteintes à l’environnement, la difficulté de rendre la justice. Ce n’est donc pas dans les ressorts de l’intrigue qu’il faut chercher l’intérêt de ce roman mais dans le style.
La manière dont Donna Leon nous entraîne dans les méandres de l’âme de son héros, toujours aussi généreux, assisté de sa collègue, la belle Claudia Griffoni, experte dans l’art de susciter la confiance chez les témoins.
Une jeune femme se meurt d’un cancer généralisé dans un établissement de soins intensifs. Avant de rendre son dernier souffle, elle demande à être entendue par un policier, plus précisément par une policière. Elle lui déclare que son mari, décédé quelques semaines plus tôt d’un accident de moto, a été assassiné parce qu’il aurait touché de l’argent sale …
L’enquête commence par la personnalité de cet homme, du genre intransigeant, très amoureux de sa femme. Il travaillait dans un laboratoire chargé d’analyser la qualité de l’eau distribuée par la ville de Venise. On aura donc rapidement tout compris de l’intrigue.
Je commence ainsi à penser que Donna Leon se répète un peu trop. Elle se perd en descriptions parfois fastidieuses de la touffeur accablante de l’été, de la plaie que représente l’afflux des touristes, des cheminements sans fin qu’il faut emprunter à pied en plein soleil pour se rendre d’un point à un autre lorsqu’on ne peut se faire transporter par l’habile Foa et sa vedette. Même la signorina Elettra n’a plus de secrets que nous ne connaissions déjà. Et le vice-questeur Patta ne se préoccupe que de l’action redoutablement négative pour l’image de Venise des jeunes filles Roms qui délestent les touristes de leurs portefeuilles. Là encore, une enquête qui, finalement, n’est qu’évoquée … et qui pourtant semblerait concerner aussi l’inspecteur Scarpa.
Finalement, tout le monde baisse les bras dans la ville des Doges … On dirait que le cœur n’y est plus.
En eaux dangereuses (Traces Eléments), polar de Donna Leon, traduit par Gabriella Zimmermann, édité chez Calmann-Levy Noir, 340 p., 21,90€