"Un procès se résume souvent à déterminer qui de l'accusation ou de la défense est le meilleur conteur. Les preuves comptent, bien sur, mais elles sont dès le début interprétées par celui qui les présente." (p. 223)

C'est un thriller juridique comme je les apprécie, hélas dévoré en seulement quelques heures – l’avantage d’être à la retraite !

Le héros est un personnage bien connu des fans de Michael Connelly : Mickey Haller, l’avocat à la Lincoln, demi-frère de l’emblématique inspecteur Harry Bosch. Et, comme dans les séries policières classiques, la dramaturgie se noue lorsque le narrateur, homme de bien naturellement, se trouve confronté à un danger imminent.

Cette fois c’est du sérieux : après un contrôle routier inopiné au sortir de la traditionnelle célébration d’un acquittement, l’avocat Mickey Haller, qui ne boit plus aucune goutte d’alcool, est tout simplement accusé de meurtre. Le policier qui l’intercepte a découvert dans le coffre de sa Lincoln le cadavre d’un de ses anciens clients. La caution demandée est absolument énorme, il va donc demeurer en prison, donc en grand danger parmi les malfrats et les gardiens pas toujours bienveillants.

Tout son cabinet se met en quatre pour sa défense, même s’il a décidé de s’en charger lui-même, y compris Harry Bosch, à la retraite, qui se propose de l’aider par ses contacts conservés auprès du LAPD, ainsi que ses ex-femmes …

La procédure juridique américaine n’a plus de secrets lorsqu’on a lu – comme moi – tous les ouvrages de l’auteur qui fut chroniqueur judiciaire avant de devenir le romancier que le monde entier connait.

Mais le combat sans merci que se livrent les deux avocats – le procureur qui représente le Peuple – et l’avocat de la défense – ici Mickey Haller « pro se » assisté de Jennifer sa jeune collaboratrice - nous tient en haleine tout au long du procès. La mauvaise foi, les coups tordus, les surprises de dernière minute … Tout est bon pour terrasser l’adversaire. La différence est que le héros défend sa propre peau cette fois.

Harry Bosch, dans cet épisode, ne joue qu’un rôle mineur, mais il se met spontanément au service la défense de son demi-frère. Sans oublier Maggie McPherson, sa première épouse et ex-procureur, qui le rejoint dans le prétoire, passant cette fois de l’autre côté de la barrière. On apprécie aussi pleinement la grande objectivité de la juge Warfield, qui sait tenir en lisière la procureuse vindicative en diable Dana Berg.

Une énigme demeure : qui a piégé Mickey Haller en fourrant un cadavre dans sa voiture … peut-être la trame d’un prochain épisode ?

L’innocence et la loi (The Law of Innocence), thriller judiciaire de Michael Connelly, traduit par Robert