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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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5 novembre 2021

60 jours qui ébranlèrent l'Occident, par Jacques Benoist-Méchin - Tome 2

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Je reprends la lecture de l’ouvrage de Jacques Benoist-Méchin paru en mai 1956 sur la période cruciale de la défaite française de mai-juin 1940.

Ce tome 2 décrit journée par journée, tant sur le plan des opérations militaires que des événements politiques, la période du 4 au 25 juin. Justement, cette phase de la bataille de France au cours de laquelle mon père s'est battu avec acharnement et fut capturé.

Nous connaissons les événements qui ont conduit les armées allemandes à submerger le 10 mai les armées françaises. Prises en tenailles entre Rommel et Guderian, mal équipées, mal dirigées, elles n’avaient  aucune chance.

Ce qui est passionnant est la vision des relations intergouvernementales – en particulier le rôle de Winston Churchill – et l’action désespérée de Paul Reynaud au gouvernement, ainsi que les présidents des deux chambres, complètement dépassés (Edouard Herriot au Sénat et Jules Jeanneney à la Chambre des députés).

 

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Les accords franco-britanniques stipulaient que la France ne pouvait conclure de paix séparée sans l’accord de la Grande-Bretagne …

Après la débâcle, le gouvernement français se déchire : ceux qui veulent continuer la lutte en exfiltrant le gouvernement en Afrique du Nord et ceux qui veulent rester pour arrêter au plus vite le carnage des soldats submergés et demander aux Allemands les conditions d’un armistice.

Ceux qui refusent la capitulation (le Général Weygand) et rejettent la responsabilité du désastre sur le Gouvernement de la IIIème République et non sur l'Armée ...

On perçoit les positions ambiguës de l’Angleterre qui entend conserver le maximum de ses forces pour combattre l’invasion redoutée de son territoire par l’Allemagne et ne pas risquer ses rares divisions dans un combat sans espoir en France. Sa principale préoccupation étant d’éviter – quoi qu’il en coûtera – la mainmise allemande sur la flotte française.

Au gouvernement français, c’est la débandade et l’irrésolution : le repli vers Tours, Bordeaux avant Port-Vendres : l’équipée du paquebot Massilia, les luttes d'influence entre ceux qui veulent, avec Georges Mandel et Paul Reynaud, respecter les engagements envers les alliés et ceux, derrière Pierre Laval et le Maréchal Pétain, qui demandent la cessation des combats.

Le général de Gaulle, parti à Londres le 17 juin, est totalement isolé, bien peu de Français ont entendu ses appels, bien peu le rejoignent, même parmi ceux qui sont déjà à Londres.

Chacun est déchiré entre deux loyautés. On suit les derniers combats de retardement héroïques – les cadets de Saumur, la résistance de Cherbourg – et la combativité exemplaire des troupes alpines qui ne permettent pas aux Italiens, entrés dans la guerre juste après la percée allemande, de pénétrer le sol français (sauf un peu autour de Menton).

L’honneur de l’armée française est donc sauf … mais les conditions de l’armistice signé le 22 juin par le général Huntziger sont particulièrement dures. Et personne ne fait confiance à l’Allemagne qui a promis de ne pas toucher à la flotte française.

 

armistice

A la lecture des tiraillements des responsables politiques français, on ne peut que penser aux divisions politiques irrémissibles qui nous déchiraient hier demeurent aujourd'hui.

Au lendemain du discours du Maréchal Pétain annonçant la cessation des combats, François Mauriac fait ainsi part de sa tristesse :

« La France est en cellule … Elle repasse en esprit l’histoire de ces dernières années : les Ligues, le 6 février, le Front populaire, les réunions des factions ennemies sur les Champs-Elysées, ces deux impuissances de droite et de gauche qui s’affrontaient … »

Rien appris, donc et rien oublié !

 

 

60 jours qui ébranlèrent l’Occident, tome 2 "La bataille de France" – par Jacques Benoist-Méchin (1956) édité chez Albin Michel – 543 p.

Commentaires
C
On se désole. ..
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