Sur les chaines d'information en continu, on nous abreuve actuellement de chiffres inquiétants sur la nouvelle progression de l'incidence de la COVID ...

Mais nous oublions d'autres maladies infectieuses latentes, qui n'ont toujours pas été éradiquées, malgré les progrès de la médecine.

Il en est ainsi de la tuberculose (à 85% pulmonaire), une sale maladie qui m'a mise hors circuit pendant deux ans entre 1968 et 1970. Et que tout le monde considère comme une maladie du passé. Quelle erreur !

C'est en ce moment l'époque où les organisations caritatives nous sollicitent pour recueillir des subsides. Et j'ai eu des sueurs froides à la lecture du magazine édité par l'Institut Pasteur numéro 114 (https://webext.pasteur.fr/lettre-institut-pasteur/114/#p=1).

Car, avant la pandémie de COVID, la tuberculose était encore la maladie infectieuse la plus meurtrière de la planète avec 1,5 millions de morts par an, devant le sida et le paludisme. 10 millions de nouveaux cas surviennent chaque année. En 2019, 5,6 millions d'hommes, 3,2 millions de femmes et 1,2 millions d'enfants en ont été touchés dans le monde.

En France, ce sont plus de 5000 nouveaux cas dépistés chaque année*, principalement en Ile de France, et Guyane et à Mayotte, en particulier chez les populations précaires, SDF, migrants ... la tuberculose est une maladie de la misère. Dans le monde selon l'OMS, 44% des nouveaux cas annuels proviennent actuellement d'Asie du Sud-Est, 25% d'Afrique.

Pour ma part, quand j'ai développé cette maladie, j'avais 21 ans, j'étais en pleine forme, j'avais décroché mon premier CDI, je venais de me marier, j'avais vécu dans un milieu tout à fait protégé. Mon médecin de l'époque ne comprenait pas comment j'avais pu la contracter ... mais je n'avais jamais été vaccinée.

Il faut savoir qu'un malade non traité peut contaminer entre 5 et 15 personnes par an, et que depuis 2007, la vaccination avec le BCG n'est plus obligatoire pour les enfants, même si le vaccin est toujours remboursé par la Sécurité sociale.

Il y a tout de même des pistes d'espoir : selon l'OMS, des programmes ont permis de passer dans le monde de 3 millions de morts par an il y a 20 ans à (encore) 1,5 millions aujourd'hui.

Une situation qui s'est cependant aggravée pendant la COVID qui a mobilisé sur cette pandémie toutes les ressources disponibles. Le pire est le développement de la tuberculose multi-résistante. Du fait de systèmes de santé défaillants, les malades n'ont pas pu suivre correctement leur traitement. Car même si on a éliminé 99% des bactéries, le 1% restant se développe et devient persistant, peut ressurgir à tout moment, devenir résistant aux antibiotiques.

La recherche se concentre donc aujourd'hui sur des traitements plus courts, et un vaccin plus efficace que le BCG (le vaccin Calmette et Guérin a été donné à un nourrisson pour la première fois en juillet 1921), contre la tuberculose pulmonaire de l'adulte.

Alors, maintenant que j'ai bien pourri votre journée, si vous avez envie de verser des fonds en faveur de la recherche médicale, pensez à l'Institut Pasteur :

www.pasteur.fr et 01 40 61 33 33 !

* Le bacille de Koch (BK) fut découvert en 1882. En 1913, il causa 84443 décès en France. En 2005, on dénombrait 7 nouveaux cas sur 100000 habitants par an.