Le musée Carnavalet met à l’honneur Marcel Proust à l’occasion du 150^ème anniversaire de sa naissance (1871 – 1922).

"Proust, un roman parisien" restitue le cadre de vie restreint de l’écrivain qui n’a que peu quitté les beaux quartiers de Paris, remaniés par Haussmann pendant le Second Empire.

Proust navigue en effet entre le parc Monceau, la place de la Concorde, Auteuil, le bois de Boulogne et l’Etoile …

"Paris a une dimension décisive dans l’éveil de la vocation littéraire de Marcel Proust, depuis ses premiers textes à la fin des années 1890 avec ses condisciples du Lycée Condorcet, jusqu’à ses débuts dans la haute société parisienne et la rencontre de personnalités déterminantes." 

L’exposition cartographie précisément ses lieux de prédilection, ses réseaux mondains, son mobilier, les objets de ses amis – comme cette paire de souliers et cet éventail ayant appartenu à la comtesse Greffulhe.

Sa famille est fortunée, son père est professeur de médecine, sa mère est issue d’une riche famille juive, il n’aura pas besoin de travailler pour se consacrer à son activité littéraire.

Elève au lycée Condorcet, il fréquente l’école libre des sciences politiques, puis obtient une licence de lettres.

Il effectue son service militaire, malgré sa santé fragile – son asthme le fait souffrir, en particulier au printemps du fait des pollens, il passera ainsi une grande partie de sa vie claquemuré dans sa chambre tapissée de feuilles de liège.

On verra en particulier son lit de fer, spartiate, et surtout sa pelisse : il préférait se couvrir au lieu d’augmenter le chauffage …

Je précise que je n’ai pas lu « A la recherche du temps perdu ».

J’ai tenté, mais j’étais sans doute trop jeune pour apprécier et je le regrette …

Ce que j’ai appris avec le temps des personnages de ce fantastique siècle de création artistique où évoluait l'immense écrivain me pousse à retenter l’essai.

Commencée en 1907, La Recherche commence à être publiée en 1913 et jusqu’en 1927, après le décès de son auteur.

Le premier volume a été refusé par Gallimard, mais il édite le second « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » couronné par le Goncourt en 1919.

Il y aura 7 volumes, plus de 200 personnages dont bon nombre sont des portraits à clé des personnalités qu’il rencontre parmi ses amitiés mondaines (encore Robert de Montesquiou), la Recherche court sur quatre générations.

Ne pas manquer la vidéo très émouvante où il annonce qu’il a écrit le mot « fin », qui voisine avec les « paperolles », la manière dont l’auteur corrigeait les épreuves de ses écrits, un cauchemar pour l’éditeur, une ciselure de textes.

L’exposition est très dense – 280 œuvres – elle suit le parcours chronologique de l’écrivain, mêle des tableaux célèbres – Une soirée au Pré Catelan d’Henri Gervex, mais surtout beaucoup de toiles de Jean Béraud – des vidéos d’adaptations cinématographiques du roman, des objets et jusqu’aux plans de l’appartement familial des Proust …

Le jeune homme du portrait ci-dessous est celui de Jean Cocteau.

Mon conseil :il est préférable d’y aller le matin pour avoir plus de recul, j'ai visité à 13 h. 30 et il y avait déjà foule. La réservation préalable est donc largement conseillée.

Commissariat : Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet.

Proust, un roman parisien, exposition au musée Carnavalet jusqu’au 10 avril, tous les jours sauf le lundi de 10h à 18 h. 12 €. 23 rue de Sévigné, Paris 3^ème.