Derrière une marque archi-connue se cache parfois le destin d’un savant aux multiples talents !

Quelle époque – ce XIXème siècle - propice aux découvertes et aux controverses entre chercheurs, aux innovations fracassantes comme aux erreurs démontrées …

Justus von Liebig (1803 – 1873) est un des géants de la chimie organique, allemand comme il se doit … mais qui a fait une grande partie de ses études à Paris.

Fils d’un marchand de couleurs placé en apprentissage en 1817 chez un pharmacien, il entame des études de sciences naturelles à l’Université de Bonn et obtient une bourse pour venir étudier à Paris.

Il y suit les enseignements de Gay-Lussac, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire (autant de noms de rues de mon quartier …), entre autres.

Ses travaux portent d’abord sur les fulminates. Il passe son doctorat en 1823 et obtient la chaire de chimie de l’Université de Giessen (Hesse) en 1825.

Il découvre le chloroforme, synthétise la mélamine, travaille sur la fabrication des miroirs.

Pionnier de l’utilisation des minéraux dans l’alimentation des plantes (engrais), il dépose des brevets sur la galvanoplastie. Il est décoré de la Légion d’honneur en 1850.

Liebig, devenu Freiherr (baron), met au point l’extrait de viande qui le rend mondialement célèbre, crée la première farine animale industrielle.

En 1865, il publie un article sur un substitut à l’alimentation des bébés au sein : une farine lactée à base de malt.

Ses travaux seront complétés par Henri Nestlé - d'origine allemande comme lui mais réfugié en Suisse - puis par Maurice Guigoz, l'inventeur du procédé de stérilisation UHT - qui commercialisera le premier lait en poudre pour bébé.

On reste admiratif devant tant de créativité, alliant la recherche fondamentale à l’utilisation industrielle propice à l’amélioration des conditions de travail et à la productivité agricole : conditions de travail des ouvriers dans les usines de fabrication des miroirs exposés au mercure, amélioration des rendements agricoles, sauvegarde de la vie des nourrissons dont les mères sont incapables d’allaiter …

Un géant de la chimie moderne, derrière une marque commerciale un peu démodée aujourd’hui ! Merci à ARTE de l'avoir furtivement évoqué dans le journal d'Elisabeth Quin ...