Travailler ou non aujourd'hui ?
Même si je n’exerce plus d’activité professionnelle depuis 2007, je continue à m’interroger sur la survivance des jours non travaillés les lendemains de fêtes chrétiennes dans un pays si sourcilleusement attaché à la laïcité.
En particulier les lundis de Pâques et de Pentecôte. Et je me souviens de la complication engendrée dans les entreprises par la multiplicité des « ponts » du mois de mai/juin et leur coût économique après la mise en place des 35 heures.
Pentecôte vient du grec « pentêkostê », signifiant « cinquantième ». La Pentecôte est donc célébrée 50 jours après Pâques et fait suite à l’Ascension, 10 jours plus tôt. Elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples, et l’annonce de la venue du Saint-Esprit.
Si le dimanche de Pentecôte est une fête religieuse attestée depuis le IVe siècle, ce n’est pas le cas du lundi de Pentecôte. En effet, quoique le week-end de la Pentecôte soit fréquemment consacré à des pèlerinages, le lundi de Pentecôte n’est plus considéré comme un jour de cérémonie majeure depuis Vatican II.
En France, toute la semaine suivant la Pentecôte était fériée jusqu’à la Révolution française. Mais à l'époque, on ne connaissait pas les congés payés ! En 1801, cette période est réduite par Napoléon à un lundi férié, lors de la signature du Concordat.
Dans un article unique, la loi du 8 mars 1886 déclare que « le lundi de Pâques et le lundi de la Pentecôte seront désormais jours fériés légaux ».
Le lundi de Pentecôte fait aujourd’hui partie des 11 jours fériés listés dans l’article L3133-1 du Code du travail. Un jour férié n’est pas forcément un jour non-travaillé. S’il est travaillé, il ne donne pas forcément lieu à une majoration de salaire : cela dépend des accords d’entreprise ou d’établissement.
Initiée par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, la loi du 30 juin 2004 fait suite à la canicule de 2003. Elle crée une « journée de solidarité » pour l’autonomie des personnes âgées et handicapées, qui est fixée au lundi de Pentecôte.
La loi du 16 avril 2008 permet de fixer la journée de solidarité à n’importe quel jour de l’année, à l’exception d’un dimanche ou du 1er mai, ou de fixer pour tous un jour de RTT ce jour-là. La majorité des entreprises conserve la date du lundi de Pentecôte, et l’on estime que 10 à 30 % des salariés travaillent ce jour-là. Le lobby du tourisme a certainement beaucoup œuvré en ce sens !
La journée de solidarité consiste donc pour les salariés à travailler sans être rémunérés, qu’ils soient en CDI, en CDD ou à temps partiel. En revanche, elle ne concerne pas les stagiaires et les professions libérales. Elle s’accompagne d’une contribution versée par l’employeur représentant 0,3 % de la masse salariale de l’établissement (Les retraités imposables reversent, eux, 0,3% de leurs pensions de retraite et d’invalidité ou de leurs allocations de préretraite.)
J’aimerais bien savoir aussi comment sont affectées les cotisations des employeurs (Le lundi de Pentecôte aurait rapporté à peine plus de 2 milliards d'euros lors des premières années de l'application de la mesure) et à quel organisme ?
Pas vous ?