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10 juin 2022

Guerre, roman de Louis-Ferdinand Céline

 

guerre

La seule fois où j’ai tenté de lire Céline – et je ne me souviens plus de quel titre il s’agissait – le livre m’est rapidement tombé des mains.

Est-ce parce que j’étais trop jeune pour en apprécier l'originalité et la radicalité du style ou plutôt en raison de ses immondes écrits antisémites, selon les termes de Serge Klarsfeld ? Sans doute les deux.

Louis-Ferdinand Destouches dit Céline (1894 – 1961), lauréat du prix Renaudot en 1932 pour Voyage au bout de la nuit, est considéré comme l’un des plus grands novateurs de la littérature du vingtième siècle. Il a créé une langue qui lui est propre, bourrée d’argot et d’élisions, vulgaire avec poésie, triviale et gore, où le sexe est omniprésent, du moins dans ce manuscrit retrouvé de façon rocambolesque près de 80 ans après lui avoir été dérobé.

C’est un premier jet d’un court roman qui sera le premier d’une trilogie, écrite à partir de 1934, se situant entre Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. Bref, cette redécouverte est l’événement littéraire de ces derniers mois … et l’éditeur se réserve le calendrier des prochaines parutions, réalisant ainsi une belle opération marketing.

Juste une citation, et pas des plus caractéristiques du style de l’auteur : « La bouille à Récumel c’était pas du bonbon. J’avais connu forcément bien des gueules de gradés que même en train de fouiner, un rat y aurait réfléchi avant de mordre dedans. Mais le commandant Récumel ça dépassait mon expérience en répulsions. D’abord il avait pas de joues. Il avait que des trous partout comme un mort, et puis seulement un peu de peau jaune et poilue tendue, transparente à travers. Y avait rien que la méchanceté sûrement en dessous du vide. »

manu Celine

Le roman, en grande partie autobiographique, est court. Il raconte le calvaire du jeune brigadier Ferdinand laissé pour mort sur le champ de bataille de Flandres, blessé au bras et à la tête en octobre 1914, puis sa convalescence à l’hôpital de l’arrière, et le rôle de son voisin de lit, jeune souteneur, celui d’une infirmière dévoyée, d’une prostituée préférant les officiers britanniques … et comment il finit par s’en sortir, malgré de graves séquelles.

Toute l’horreur de la guerre tient dans ce traumatisme physique et moral qui sera l’élément central de l’œuvre de Céline et de ses positions politiques ultérieures.

J’aurai désormais une opinion sur le style de Céline, mais je ne pousserai pas plus loin la lecture de ses écrits.

 

Guerre, roman de Louis-Ferdinand Céline (1934), chez Gallimard, 185 p., 19€

Posté par Bigmammy à 08:00 - Lu et vu pour vous - Commentaires [5] - Permalien [#]
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Commentaires

  • Je suis bien incapable de lire ce type d'écrit, j'ai horreur de l'argot auquel je ne comprends rien et Céline n'est pas un auteur que je prise !!
    Agréable journée

    Posté par Jauneyris, 10 juin 2022 à 09:32
  • J ai essayé par deux fois à distance, mais impossible,

    L'odieux antisémite m apparait en permanence et moi aussi son langage argotier me gêne trop

    Posté par Martine, 10 juin 2022 à 09:45
  • Impossible pour moi aussi de lire ses écrits à l'antisémite ...mais c'est bien de pouvoir se faire sa propre opinion ! Je n'aurai pas ce courage !
    Beau week-end ensoleillé Bigmamy 😉☀️🍓💐

    Posté par Domie Meunier, 10 juin 2022 à 13:21
  • Je n'aime pas Céline

    J'ai essayé pourtant, j'ai lu "Mort à crédit" "D'un chateau l'autre", je n'aime ni son écriture, ni ses idées.

    Posté par heure-bleue, 10 juin 2022 à 22:22
  • Je n'ai jamais rien lu de cet auteur.

    Posté par Sylvie, 12 juin 2022 à 10:16

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