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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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15 juin 2022

Julie de Carneilhan, roman de Colette (1941)

Julie de carneilhan

Colette publie ce roman en 1941, en pleine guerre.

Elle y dépeint une héroïne qui lui ressemble beaucoup. Et elle en profite pour régler quelques comptes avec les hommes de sa vie, en particulier son deuxième mari, Henry de Jouvenel, homme politique éminent, qui n’est pas vraiment à son avantage …

Julie de Carneilhan est une très belle femme, âgée de 44 ans, qui a déjà été mariée jeune à un riche hollandais qui continue à lui verser une petite pension, puis à Herbert d’Espivant qui l’a plaquée pour épouser une richissime héritière, Marianne, très belle femme elle aussi.

Julie de Carneilhan a gardé son nom de jeune fille car elle est comtesse. C'est un peu l'image en négatif de Léa de Lonval, la maîtresse de Chéri, qui est une courtisane bien dotée.

En revanche, et comme celle-ci, elle est très libre de ses amours en particulier avec un amant occasionnel, Coco Vatard – 28 ans - et continue à susciter des passions, y compris auprès du jeune fils de Marianne, Toni, 17 ans.

Habile de ses mains, Julie est malheureusement pauvre : elle habite un studio dans un quartier populaire, mais sort beaucoup, se débrouille avec adresse pour se vêtir avec les moyens du bord. Elle et son frère Léon, éleveur de chevaux, tirent le diable par la queue mais s’efforcent de donner le change.

C’est une femme libre. « Créée pour rencontrer l’homme et lui plaire, pour l’aimer fréquemment et s’abuser de lui. » Il n’est pas douteux qu’elle nourrit toujours des sentiments envers Herbert, alors qu’il tombe gravement malade et l’appelle auprès de lui. En réalité, il va la manipuler pour soutirer à son épouse une somme d’argent conséquente … elle va tomber dans le panneau de ce triste sire mais sans en tirer avantage. Libre, donc, mais naïve …

Un portrait sans fard de l’aristocratie rurale ruinée, de la libération des mœurs des femmes de l’élite, de la complexité de l’âme féminine qui ne se résout pas à la déchéance sociale mais continue à traîner les cœurs après elle. Un art que Colette maîtrisa toute sa vie.

Un portrait de femme moderne, qui n’a pas pris une ride … et un style « vachard » éblouissant. Je sais gré à la personne qui m’a envoyé la très récente biographie de Colette par Antoine Compagnon, et m’a incitée à lire cet ouvrage, bien loin des clichés des Claudine et de Gigi !

 

Julie de Carneilhan, roman de Colette publié en 1941. En livre de poche.

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