Philosophie : une plaie encore ouverte dans mon souvenir
J'envoie ce matin toutes mes ondes positives à celles et ceux qui, cet après-midi vont plancher sur l'épreuve de Français anticipée et tout particulièrement à ma petite Romane !
Mais je reviens sur l'épreuve d'hier qui m'a replongée dans de pénibles souvenirs ...
C’était hier le grand jour pour les élèves de terminale générale : l’épreuve de philosophie. Mon plus mauvais souvenir scolaire … un fiasco intégral.
Comme aujourd’hui, la matière était alors (en juin 1964) assortie du coefficient 8. Difficile de faire plus !
Et pour moi qui m’étais ennuyée à mourir tout au long du cours donné par un professeur insignifiant, l’apothéose d’un doute : à quoi pouvait donc servir ce genre d’enseignement alors qu’il restait tant à découvrir dans les trésors de la littérature, l’étude de l’histoire, les éléments d’économie pour mieux comprendre la marche du monde, la structure des institutions et de la vie démocratique : autant de sujets que notre génération – les babyboomers si décriés aujourd'hui - n’a jamais abordés au lycée, et qu’elle a cru découvrir en 1968.
Cette année, les sujets étaient les suivants :
- "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ?"
- "Revient-il à l'Etat de décider ce qui est juste ?"
- Commentaire sur un texte du mathématicien Antoine-Augustin Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique.
Je ne me souviens plus du tout du sujet sur lequel j’ai planché en 1964. Aujourd'hui encore, je ne saurais traiter de façon pertinente aucune des questions posées en 2022. J'ai lu le texte à commenter et n'y ai rien compris. Et tout ça, malgré des millions de pages lues, une expérience professionnelle de plus de 40 ans dans le secteur de la communication, une certaine aisance pour écrire ... J'imagine que les jeunes ont eu des idées pour le premier sujet, mais moi, je doute toujours de l'amélioration des comportements humains. J'aurais sans doute répondu NON à la question posée. Et que signifie le concept "juste" ?
J’avais ramé et au sortir de l’épreuve, je n’étais pas fière du résultat. Et, effectivement, la note fut sévère : 8 sur 20, de quoi vous plomber le score final.
J’avais cependant d’autres munitions dans mon carquois : ces 24 points perdus par rapport à la moyenne furent compensés par un 18 sur 20, coefficient 3 en Allemand première langue. Ainsi, ma moyenne générale dépassa très légèrement les 11 sur 20, et j’eus mon bac avec la minable mention « passable ». Et je suis très fière que mes trois filles et deux de mes petits enfants aient obtenu une mention à leur baccalauréat respectif.
Alors, j’ai aujourd’hui une pensée toute particulière pour les candidats qui ont dû composer hier par une chaleur intense, faire appel à leur mémoire pour citer les grands auteurs, tenté de bâtir un plan en trois parties (thèse, antithèse, synthèse).
Mais à vrai dire, qu’auront-il retenu de la philosophie ?
Qu'ils ne s'inquiètent pas : on peut poursuivre de solides études supérieures malgré un échec en philo !