17 septembre 2022
Miroir du monde, exposition au musée du Luxembourg
J’avais été très impressionnée lors de notre voyage à Dresde devant la richesse de cette région si éloignée de notre pays : des gisements de minerais (argent, charbon, lignite, potasse), des forêts, un monarque puissant, le Prince électeur Frédéric-Auguste 1er de Saxe, dit Auguste le Fort (1680 – 1733).
Sous son règne, la Saxe connaît l’apogée de son développement économique et culturel.
En particulier, c’est à ce moment que l’on redécouvre en Europe le secret de la porcelaine à pâte dure, grâce au chimiste Frederic Böttcher et qu’est créée la manufacture de Meissen. Encore une émotion de visite inoubliable.
C’est l’époque où les souverains ont à cœur de collectionner des « curiosités » acquises dans le monde entier, histoire d’étonner leurs peuples et, au-delà, d’impressionner le monde.
Dans cette période marquée par la lutte pour le pouvoir impérial entre les Électorats du Saint Empire romain germanique et les cours européennes, cette collection éclatante de richesse montre le pouvoir politique du Prince électeur.
Composée d’objets d'art, d’instruments et de livres scientifiques, de matériaux naturels et d’objets ethnographiques, la Kunstkammer ou « cabinet d’art » fut la première collection d’Europe à ouvrir ses portes au grand public qui la considérait comme un lieu de savoir et d’éducation.
Une action de communication internationale à une époque où chaque prince cherche à étaler sa puissance et l’étendue de ses richesses comme l’habileté de ses artistes.
La « soft power » du XVIII ème siècle.
Cette exposition met en lumière les pièces emblématiques du musée personnel de l’électeur de Saxe, son « Grünes Gewolbe » (voûte verte) où il rassemble chefs d’œuvre d’orfèvrerie, objets scientifiques et de navigation, joyaux – comme ce Maure au bloc d’émeraude – et des objets de grand prix comme les ivoires et les porcelaines de Chine, tellement recherchées en Europe et qui font l'objet d'un intense trafic international.
Mais aussi des objets exotiques comme ces massues africaines, ou des coquillages de nacre irisée montées sur métaux précieux.
Ces objets uniques sont bien mis en valeur par le musée du Luxembourg.
Miroir du monde, chefs-d’œuvre du cabinet d’art de Dresde, au musée du Luxembourg, jusqu’au 15 janvier. 13€
N.D.L.R. Pour ce qui concerne plus spécialement le secret de la porcelaine, je recommande le premier tome de la trilogie de Jean-Paul Desprat "Bleu de Sèvres", publié chez POINTS.
En lisant votre article, je me suis dit qu'il faut que je cite cette fameuse trilogie qui m'avait transportée dans un univers inconnu et fait voir la porcelaine, sa couleur, sa finesse d'un autre oeil ...c'était déjà fait !!!
Je vous souhaite une belle continuation... en dépit de tout !