10 novembre 2022
Rosa Bonheur (1822 - 1899) au musée d'Orsay
Tout habitué du musée d’Orsay comme moi situe parfaitement la salle qui lui est consacrée à gauche du hall central avec le gigantesque tableau commandé par l’Etat en 1845 Labourage nivernais, où le bœuf du centre adresse au visiteur un regard lourd de sens …
Je savais aussi que l’impératrice Eugénie s’était déplacée en personne pour lui remettre, en son château de By, la Légion d’honneur en 1865.
Mais en dehors de ces détails, qui connaît en France Rosa Bonheur ?
Fille et élève de Raymond Bonheur, peintre ami de Goya alors réfugié à Bordeaux, Rosa Bonheur va suivre la même voie que son père.
Elle rencontre en 1836 Nathalie Micas qui deviendra sa compagne (elles ont alors 14 et 12 ans) et sera aussi peintre.
En 1841, elle expose pour la première fois à 19 ans son tableau « deux lapins » qui est très remarqué.
Elle sera médaillée en 1845 pour le Labourage nivernais, connaît le triomphe avec Le marché aux chevaux de 1853, au format grandiose (5 m x2) habituellement réservé aux peintures d’histoire.
Rosa Bonheur, novatrice, icône de l’émancipation des femmes, fidèle interprète de l’anatomie et de la psychologie des animaux dont elle exalte la beauté.
Elle est persuadée qu’ils ont une âme et s’attache à les rendre plus que vivants.
Aussi bien en portraiturant un chien, des moutons, des bovins, des cervidés, un aigle blessé que de grands fauves … elle entretient chez elle une véritable ménagerie.
Quand elle les peint, ils s'apprivoisent mutuellement ...
Le dessin est aussi un manifeste féministe car il est associé à la science, à un savoir, et fait rentrer les femmes artistes dans la « grande » histoire de l’art, dans la lignée des peintres de la Renaissance. C’est la matrice des autres arts, un moyen de connaissance.
Cette exposition montre le travail préalable à la mise sur la toile des couleurs : les études, le dessin, les esquisses.
A noter qu'il est exceptionnel à cette époque qu’une femme d’origine aussi modeste puisse acquérir par son travail un patrimoine immobilier.
Elle s’est donc installée à By pour travailler au calme avec son amie Nathalie et la mère de celle-ci.
Elle pratique l’aquarelle dans la forêt où elle se rend chaque jour, voyage dans les Pyrénées, en Ecosse, mais pas aux Etats-Unis où elle rencontre pourtant un fabuleux succès et qui la fascine.
Elle noue une solide amitié avec Buffalo Bill installé à Paris en 1889, année où elle perd sa compagne Nathalie mais rencontre aussi la peintre américaine Anna Klumpke qui deviendra sa biographe et sa légataire universelle.
Et qui a fait d'elle un joli portrait.
Largement oubliée aujourd’hui malgré sa renommée internationale passée, cette virtuose du dessin animalier méritait bien cette rétrospective organisée en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Bordeaux et le château de By-Thomery.
Commissariat : Leïla Jarbouai, Sophie Barthélémy et Sandra Buratti-Hasan.
Rosa Bonheur (1822 – 1899) exposition au musée d’Orsay jusqu’au 15 janvier – tous les jours sauf le lundi
Bonjour à tous
Je découvre ROSA BONHEUR et je râle intérieurement 😉 Paris et ses expositions, ses Théâtres ,ses musées exceptionnels etc etc ....Mais PARIS à 4h de train ( quand pas supprimé ou panne ) la France ENTIÈRE sait que Clermont Ferrand est la grande oubliée de la SNCF .....sans parler des frais d'hôtel etc !
Il fût un temps où mon mari et moi nous " montions" à la Capitale quelques jours.....c'est devenu beaucoup moins aisé à 67/68 ans !
Donc MERCI Mamy de nous faire partager vos expériences !
Je craque sur ce sublime RENARD plus vrai que nature ...les lapins de même ! Et je vais de ce pas rechercher un livre qui parle de ROSA pour la faire découvrir à mes 2 Petites filles de 6 et 9 ans ...bébé Charly qui vient d'avoir 1 an pourra en profiter aussi ....il adore imiter ... à sa façon...les cris des animaux 🤣
Excellente journée à tous ! Signé L'Auvergnate