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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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15 novembre 2022

L'illusion du mal, polar de Piergiorgio Pulixi

C’est Camille qui ma fait découvrir ce jeune auteur sarde – il a 40 ans - avec L’île des âmes qu’elle m’avait offert lors d’un de mes précédents séjours à l’hôpital …

 

pulixi

Je retrouve donc le duo de choc des deux inspectrices Eva Croce et Mara Rais. L’une, originaire de Milan, est rousse – sa mère est irlandaise – et porte Perfecto et Doc Martens, l’autre, sarde, ne sort que drapée dans des vêtements griffés mais jure comme un sapeur, en dialecte de préférence.

Elles vont faire désormais équipe avec un cador de la police : Vito Strega, ténébreux et mystérieux expert criminologue, un mètre quatre-vingt-dix-huit, beau comme un Adonis et particulièrement bien élevé.

Car cette nouvelle équipe fait face à un criminel médiatique, inventif et coriace : non seulement il kidnappe ses victimes, les torture de façon atroce, les filme et diffuse leur image sur les réseaux sociaux, mais en plus, il demande au public de les condamner (ou pas) à mort.

Car l’assassin, affublé d’un masque d’Arlequin, choisit soigneusement ses cibles comme symboliques et représentatives du dysfonctionnement de l’institution judiciaire italienne. Ses « victimes » sont des criminels qui ont échappé à la rigueur du châtiment qui leur était destiné, soit par vices de procédures, soit par dépassement des délais, ou par carence de juges corrompus.

Relayé par une émission trash de téléréalité, il dénonce la compromission du pouvoir judiciaire et du pouvoir politique. Le criminel délivre ici une « master class » de manipulation et d’orchestration de la crédulité du peuple. Avec pour objectif de déclencher le chaos.

Cela se passe en Italie, entre Milan et Cagliari, mais cela pourrait tout aussi bien se dérouler en France. L’enquête sera rude, et, comme le veut la loi du genre, pleine de rebondissements – mais pas si inattendus – et elle va mettre en péril les policiers qui traquent le – ou les – assassins.

L’auteur manie avec brio la construction de son récit, avec des chapitres ultra courts, des références un peu lourdes à d’autres écrivains célèbres comme Andréa Camilleri ou Donna Leon ou encore Georges Simenon – l’utilisation ad nauseam des dialectes transalpins : sarde, vénitien, sicilien, la mise en valeur de jeunes femmes inspecteurs de police hors pair, comme c’est devenu la mode ces derniers temps dans les séries policières en France comme aux Etats-Unis.

La réflexion sur l’absurdité de la vindicte populaire, la nécessité de barrer la route à une pseudo justice expéditive et personnelle, la mise en danger des principes républicains et la montée du populisme via les réseaux sociaux, la manipulation des données sont en revanche tout à fait d’actualité chez notre voisin comme dans notre pays.

En espérant naturellement que le scénario dantesque de ce thriller ne donne pas des idées à des tarés de chez nous !

 

L’illusion du mal, polar de Piergiorgio Pulixi traduit de l’italien par Anatole Pons-Remaux, aux éditions Gallmeister, 600 p., 25,90€

Commentaires
S
J'ai pensé de suite à Donna Leon en vous lisant.<br /> <br /> Par contre je n'ai encore lu aucun livre de Andrea Camilleri. Je ne connais le Commissaire Montalbano que par les téléfilms.
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M
Je ne connais pas cet auteur car je n aime les pars par contre cette jeune maison d édition était spécialisée en littérature nord américaine de qualité, elle varie un peu ses choix
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