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22 novembre 2022

Jean Patou, le couturier élégant des années folles

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En me replongeant dans ma documentation sur le style Art déco, je découvre la biographie du couturier Jean Patou (1887 – 1936) qui en fut l’une des brillantes mais trop courte illustrations dans le monde de la mode.

Il a créé sa maison de couture en 1914.

C’est un séducteur très élégant, qui ne s’est jamais marié. Son succès traverse l’Atlantique. Il est le premier à employer des mannequins américaines, à lancer l’usage du monogramme JP sur des pulls en jersey.

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Louise Brooks

1931 marque un tournant dans la mode : l’abandon des robes perlées, standard des années 20, pour les robes plus structurées, près du corps.

Comme son ami architecte Louis Süe (1875 – 1968), il construit ses robes d’après une esquisse.

Les deux amis se sont rencontrés sur le front d’Orient en 1916. Avec quelques autres amis, ils forment en 1919 la Compagnie des arts français et en 1921, Jean Patou leur commande l’aménagement de sa maison de couture située 7 rue Saint Florentin, près de la place de la Concorde.

Ils ont tous une vision globale de la décoration : Bernard Boutet de Montvel pour le mobilier, Richard Desvallières pour les ferronneries, Roger de La Fresnaye pour les papiers peints, André Marty pour les textiles.

Entre 1919 et 1924, son chiffre d’affaires est multiplié par 30. Jean Patou dirige une équipe de mille personnes.

Il fait tisser ses laines en Ecosse, ses soieries à Lyon, a un atelier de broderie et un département de fourrure (il a appris le métier auprès d’un oncle), et une division « Parfums et cosmétiques » particulièrement célèbre.

Il habille Louise Brooks, Joséphine Baker et Mistinguett.

Joy de Patou

JOY, parfum créé en en 1929 avec en dominantes rose et jasmin est qualifié par son amie Elsa Maxwell de « parfum de plus cher du monde ».

Patou harmonise tout avec la robe qu’il crée : le sac, le chapeau, le parfum et la poudre …

Il rallonge de 10cm les robes de jour, démode d’un coup le style « garçonne ».

Il fait de la championne de tennis Suzanne Lenglen son égérie qui devient l’expression de la sportive moderne avec sa robe en soie blanche, courte et plissée, un corsage à larges emmanchures, un cardigan très décolleté et un large bandeau orange pour serrer sa chevelure.

Le vestiaire sportif fait son entrée dans la couture. Il crée la première huile à bronzer en 1927.

Jean Patou n’a pas bénéficié longtemps de sa renommée. Sa maison de couture et ses parfums perdurent avec sa sœur et son beau-frère. Plusieurs stylistes s’y sont succédé comme Marc Bohan, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix.

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Seule l’activité parfum subsiste en partenariat avec le groupe LVMH, puis la maison renaît en 2019 avec Guillaume Henry, la marque est désormais dédiée au prêt-à-porter.

 

Source : 1925, quand l’art déco séduit le onde, catalogue de l’exposition de 2013, Norma éditions et Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Posté par Bigmammy à 06:27 - Coup de coeur - Commentaires [3] - Permalien [#]
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Commentaires

  • que de beauté dans ces drapés , ces coupes,les tissus de qualités y sont pour beaucoup
    merci pour cet article c est bon de voir du beau
    bisous belle journée

    Posté par bluetit, 22 novembre 2022 à 09:27
  • Un tournant dans la mode ! et ce parfum !!!

    Posté par Colette, 22 novembre 2022 à 10:37
  • Quelle élégance !
    J’ai porté autrefois des parfums Patou : Joy, Câline (disparue aujourd’hui), et la subtile eau de Patou.
    La plupart de ces parfums sont aujourd’hui réédités (et trouvables sur internet), et on peut y retrouver un peu de la magie de ce créateur inspiré.

    Posté par Pascale, 23 novembre 2022 à 08:49

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