03 février 2023
Suite des aventures du Sergent-chef MENS (4)
Rapport du sergent-chef MENS Jean de la 10° Compagnie du PREMIER REGIMENT DE ZOUAVES. (4)
Episode 4 : Travaux forcés
Arrivé le 20 juin à Meaux avec une cinquantaine de zouaves dont l’adjudant Herraut, l’adjudant Vaissière et le sergent Grosjean, je suis envoyé le 1er aoüt comme peintre en lettres à l’Intendance militaire n°25.666 pour y confectionner des flèches indicatrices.
Là, avec François Civallero du 92° R.A.A., nous nous procurons des effets civils auprès de la population. Nous devons partir le 5 octobre au petit jour mais nous n’avons pas fait 50 mètres dehors que nous sommes interpellés par le Feldwebel. Nous sommes sérieusement sermonnés et enfermés. Nous arrivons à savoir que c’est un prisonnier de notre équipe qui, nous soupçonnant, nous a dénoncés.
En représailles, mon camarade est envoyé en Allemagne la quinzaine suivante. Ils me garderont jusqu’au 13 décembre et m’emmènent à Drancy. J’y reste jusqu’au 29 décembre pour partir au camp de Bel-Ebat, que nous quittons le 9 janvier 1941 pour l’Allemagne.
Arrivé à Neubrandenburg le 13 janvier, je parviens à me faufiler dans un groupement de travailleurs qui quitte le camp le 20 janvier pour Stettin où nous ne restons que deux jours et repartons pour Gulzow avec l’appellation : Bau und Arbeit, Bataillon 2, Cie 2. Nous travaillons à un vaste dépôt de munitions dans les bois. Le 17 mars, départ pour Westfalensdorf où nous travaillons à l’établissement d’un vaste camp pour prisonniers à quelques centaines de mètres de l’Oflag IID.
Le 1er septembre, je fais partie d’un détachement pour Passwalk où nous travaillons sur la voie. Le 7 octobre nous partons pour Inselrims, île de la Baltique, pour travailler à la construction d’un téléphérique. Le 23 octobre, départ pour Stargard où le bataillon se rassemble avant de partir le 30 pour Brême. Nous y arrivons le 1er novembre et cantonnons à proximité de l’aéroport. Là, nous sommes embauchés par les artisans de la ville. Pour ma part, je vais chez M. Bolhagen qui me fait travailler juste en face de chez lui au quartier général de la D.C.A. (un grand abri en béton armé comprenant entre autres une chambre de très grandes dimensions contenant d’immenses cartes de Brême et de ses environs et des machines de mesures).
(à suivre)
Je suis ébahie par toute la détermination de votre père devant tous ces changements. Bonne fin de journée