Chaque fois que je célèbre l’anniversaire de l’une de mes filles, une foule de sensations liées à sa naissance m’assaillit …

En ce printemps de 1978, je me revois dans cette chambre de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, avec ce si joli bébé dans les bras (même après une sévère jaunisse !), si fière de cette troisième naissance enfin accomplie.

J’avais alors choisi d’accoucher dans ce vénérable établissement parce que c’était le seul à l’époque à pratiquer en série l’anesthésie péridurale*, encore mal connue et souvent controversée. Et j’ai pu mesurer le progrès fantastique parcouru depuis mes deux précédentes expériences : un jalon capital dans la lutte contre la douleur, jusque-là célébrée par la Bible comme une malédiction !

Victoire est donc née dans la tranquillité, au sein d’une équipe médicale apaisée, sans le remue-ménage d’un service saturé de clameurs …

C’est sans doute ce qui la caractérise aujourd’hui : une bonne humeur à toute épreuve, un sens artistique évident, une experte en son métier, une maman attentive.

Lorsqu’elle était encore dans les petites classes, on la surnommait « la Victoire en chantant ». C’est tout dire. Avec toujours aussi, ce petit air de défi …

Heureux anniversaire, Victoire !

*L’anesthésie péridurale a été inventée en 1921 par le médecin espagnol Fidel Pagès Miravé. Son développement a été lent dans notre pays : elle ne bénéficiait qu’à 4% des femmes en 1980 (contre 22% aux Etats-Unis), 5% en 1987, 37,5% en 1993, 76% en 2012 …