Il y a quelques mois, j’avais commencé à visionner le premier épisode de cette série, mais j’avais été découragée par le côté « kitsch » de ces robes aux couleurs acidulées et j’ai laissé tomber.

Et puis j’ai été intriguée par le préquel de la série retraçant la trajectoire de la reine Charlotte, épouse aimante du roi George III, malgré sa folie. J’ai donc repris la lecture des deux saisons actuellement disponibles de la série-mère … et, je l’avoue, avec grand plaisir.

Bien entendu, on ne peut pas ignorer le parti-pris des créateurs de confier les rôles, et parmi les principaux, à des comédiens de couleur. C’est à la fois un manifeste, et le privilège de la licence poétique … et permet de mettre en lumière d’excellents acteurs dont on oublie très rapidement la nuance de peau pour admirer le talent de l’interprétation. Une uchronie bienvenue.

Nous sommes donc emportés par le destin de la famille Bridgerton, une smala de sept enfants réunis autour de leur maman, trop tôt veuve d’un mari adoré. La première saison concerne de mariage, sous les auspices impérieux de la vieille reine Charlotte, de la fille aînée, Daphné, avec le duc de Hastings – et c’est là que le fait d’avoir vu « La reine Charlotte » est bien utile pour comprendre le rôle de Lady Agatha Danbury, personnage incontournable (Adjoa Andoh).

Dans la deuxième saison, c’est l’itinéraire de son frère Antony qui nous enthousiasme. C’est lui le chef de famille, l’héritier du titre de vicomte … au cœur de cette crème de la crème de la haute société britannique, alors que la guerre contre Napoléon fait rage sur le continent – mais nulle allusion n’y est faite.

Les mères n’ont qu’un objectif : trouver un époux (ou une épouse) convenable et si possible titré et dotée – pour leur progéniture. Nous sommes en 1812 et 1813 … et ce ne sont que séances de présentation des débutantes à la Cour, bals organisés tour à tour par chaque famille éminente … On s’y ruine parfois, mais il faut tenir son rang. Quoi qu’il en coûte. Et parmi ces familles privilégiées, il est aussi des escrocs ...

Quand j’avais vingt ans, j’entendais la rumeur des « rallyes » en cours dans les familles de la grande bourgeoisie. Certaines de mes consœurs de Sciences Po en faisaient partie. Ce n’était pas pour moi … mais moi, j’ai tout de même épousé un énarque !

Bref, cette chronique, animée par un « corbeau », une feuille à scandale que tout le monde lit et qui fait ou défait les réputations, est une bien agréable distraction, et ses acteurs d’origine non européenne y sont excellents.

La troisième saison est attendue avant la fin de l’année !

Chaque saison étant centrée sur l'un des enfants, aurons-nous huit saisons : après Daphné et Anthony, Colin, Eloïse, Benedict, Grégory et Hyacinth ?

La chronique des Bridgerton, série exclusive produite par NETFLIX (2 saisons de 8 épisodes) depuis 2021, avec Regé-Jean Page, Phoebe Dynevor, Jonathan Bailey, Nicola Coughlan, Claudia Jessie Luke Thomson, Simone Ashley (sublime Kate Sharma dans la saison 2) et alii …