Mais pas rue d’Assas : à 3 heures et demie et pendant
presqu’une heure, Romane, réveillée sans doute par Dorian a hurlé comme si on l’écorchait
vive. Maman debout, Mamie debout aussi, pleurs, cris, supplications, trilles,
spasmes, grincements de lit, tout y est passé jusqu’à ce que nous nous
résolvions à laisser pleurer et à fermer la porte. Dieu merci, les voisins sont
très âgés et certainement sourds. Le sommeil a repris soudainement…pour elle en
tous cas. Ce matin, Romane est en pleine forme, un peu excitée cependant. On
dirait qu’elle recherche la faille, le prétexte. Comme ces jeunes perdus de la
banlieue nord. On sent le feu couvant sous la cendre. Elle en a marre de ne pas
être chez elle, c’est certain. Il est grand temps qu’elle retrouve une famille
normale, avec son papa et sa maman, ses règles et ses routines, dans une maison
qui n’abritera qu’eux. Dans l’immédiat, je dois gérer le départ de Florence et
Dorian pour l’ambassade du Japon : discrétos, discrétos……Romane est devant
la télé. Elle est peut-être lasse de crier. Ouf, pas de drame !