Bientôt la Chandeleur
Et une foule de souvenirs m'assaillent de nouveau : les parties de crêpes de maman, que nous n'aurions manqué pour rien au monde. Il nous fallait tourner et faire sauter notre crêpe, avec coincée au creux de la main, une pièce d'or. Comme nous n'avions pas de Napoléon, maman nous confiait son bracelet : c'était une gourmette à laquelle avaient été rajoutées quatre pièces d'or montées sur un cercle. Je me souviens combien c'était malcommode de tenir à la fois le manche de la poêle et le bracelet. La tradition était destinée à nous prémunir contre la famine : symbolique du disque solaire dans la forme de la crêpe, et de l'or pour viatique. Et de fait, nous n'avons jamais manqué de rien, en particulier grâce aux vertus de bonne gestion et d'épargne de ma mère. L'autre tradition - piémontaise celle-là - de début d'année était le premier repas, après de réveillon du 31 décembre : obligatoirement des lentilles. Cette année, je l'ai ratée ! Mais Claude a maintenu avec les filles. L'honneur est sauf.
Pâte
à crêpes
1/2
litre de lait (ou quatre verres), 250g de farine (deux verres), 3 œufs entiers, un trait
d’huile neutre, du sucre ou pas du tout pour des crêpes salées, une pincée de
sel en tout état de cause, un verre de rhum pour parfumer.
Mélanger
au fouet ou au mixeur plongeant afin de ne laisser subsister aucun grumeau, puis
faire reposer au moins une heure au frais, à couvert.
Jouer
sur la quantité de liquide pour obtenir une pâte plus ou moins liquide, selon
le type d’utilisation. Utiliser une poêle anti-adhésive bien chauffée, passer
un papier absorbant légèrement enduit de beurre entre chaque crêpe. Les crêpes
peuvent se préparer un tout petit peu à l’avance. Dans ce cas, poser l’assiette
sur laquelle vous les empilez sur une casserole d’eau en ébullition, couvertes
d’un papier d’aluminium. Mais le mieux, c’est de les déguster au fur et à
mesure, encore mieux, dans la cuisine elle-même : fous-rires garantis !