Lu pour vous par Claude.
12 € aux éditions Fayard.
Curieux petit livre d’Elizabeth Badinter : 160 pages, pour raconter une histoire peu connue, un peu
triste, et qui bouleverse les idées reçues. En 1757, Philippe, prince souverain du petit Etat de Parme,
nomme deux Français pour assurer l’éducation de son fils Ferdinand, destiné à
devenir son successeur. L’ingénieur militaire Auguste de Kerallio et l’Abbé de
Condillac sont certes des intellectuels renommés, hommes de rigueur, et bien
élevés, en aucune façon des révolutionnaires, mais ils n’en sont pas moins
liés, surtout le second, aux Philosophes français, notamment à l’Encyclopédie.
Or, le Prince souverain est un infant d’Espagne, et la Princesse Louise-Elizabeth la fille ainée de Louis XV ; tous deux, en plein accord avec leurs familles
(Bourbons d’Espagne et de France) n’hésitent pas à éloigner leur enfant de toute influence cléricale, pour
le préparer « philosophiquement » à ses futures fonctions de Prince
régnant. Alors, ce sera un « Prince des Lumières » ?
Hélas non, parce que les précepteurs ne comprennent guère le fonctionnement et
les besoins d’un enfant, et exigent trop de lui. Et cet enfant, au surplus,
n’est pas à la hauteur des attentes. En fait, cet infant-là a eu beaucoup moins
de chances – et de dispositions - que « l’Enfant des Lumières » de
Françoise Chandernagor.
D’ailleurs, s’il y avait eu un Prince éclairé en Italie, on
le saurait…
Tout cela est écrit de façon simple et lumineuse. Et ce
n’est pas inutile pour qui s’intéresse à l’éducation.