Jackson POLLOCK et le chamanisme
Exposition à la Pinacothèque de Paris, jusqu'au 15 février.
Il faut tout savoir, si on veut prétendre être cultivé....Aller voir l'expositon Jackson Pollock (1912 - 1956) est donc nécessaire. Surtout pour admirer les superbes objets amérindiens exposés en regard des oeuvres de jeunesse de ce peintre qui est l'une des stars de l'art moderne nord américain. Un superbe couteau de combat Tlingit à manche orné d'une tête d'aigle, des masques et des totems provenant de Colombie britannique, une merveilleuse boîte en forme de loutre nageant sur le dos. Autant d'objets qui suscitent l'émotion.
Quant aux peintures, c'est une autre histoire. Pour apprécier ces oeuvres de jeunesse, il faut aimer le style sanglant et sinistre. Pour ma part, je préfère celles de la dernière période du peintre, alcoolique sa vie durant et décédé d'un accident de voiture. Les compositions totalement abstraites créées selon la technique du "dripping" ou les tableaux peints par l'artiste en laissant couler la peinture directement du pot sur la toile me plaisent. Ce sont celles que l'on connaît le mieux et qui reflêtent la mâturité de l'artiste. On "sent" que ce désordre apparent est le résultat d'une pensée structurée, même si elle éclate pendant une sorte d'extase.
La lecture de l'oeuvre de Pollock à partir de ses influences - chamanisme amérindien et surréalisme - paraît pertinente. La confrontation avec les objets primitifs et l'éclairante explication de gravures (c'est bien le cas de le dire) de Marc Restellini, Directeur de la Pinacothèque, particulièrement intéressante. L'exposition montre aussi une dizaine de tableaux d'André Masson (je n'en avais jamais autant vu). En revanche, si vous appréciez l'art primitif, autant aller Quai Branly ! Tout le reste ressort selon moi d'un certain snobisme intellectuel.