Albert Marquet, exposition au Musée de la Marine
Ma première découverte d'Albert Marquet remonte à 1962, lors de ma visite au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, à une époque où on disait Léningrad....Un vrai choc car ma culture artistique, à cette époque, se limitait aux impressionnistes.
J'avais alors beaucoup aimé ses vues de la Seine, depuis sa fenêtre de l'appartement de la Place Dauphine. Avec un ciel souvent plombé, ou neigeux sur le Pont-Neuf.
Au Musée de la Marine, puisque la seule distinction qu'accepta cet artiste est d'avoir été nommé "Peintre officiel de la Marine en 1945, deux ans avant sa mort, c'est sa vision sans cesse recommencée de la mer (oui, je sais, elle est facile, celle-là !) qui nous est donnée à voir jusqu'au 2 février.
Une peinture calme et tranquille, abondante et sereine, appuyée sur un talent inouï de dessinateur, économe d'effets.
A vingt ans d'intervalle, c'est exactement la même manière de traiter le sujet, toujours sur le motif, avec parfois un très léger décalage de cadrage. On reconnait très bien les paysages, seuls les bateaux voguent et s'en vont.
A partir de 1905 (Il est né en 1875), Albert Marquet et sa femme voyagent dans les ports d'Europe...de Stockholm à Trébizonde, de Rabat à Ciboure, des Sables d'Olonne (en haut) à La Goulette ou Marseille (à gauche), des Etats-Unis à la Russie. Alger aussi, où il passe le temps de la guerre.
Il n'appartient à aucun courant, même si on peut le classer parmi les post-impressionnistes et s'il expose parmi les fauves. Il est l'ami de Matisse, Dufy. Et toujours, discrète, sa petite signature sans majuscule, au bas de chacune de ses oeuvres. Une exposition délicieuse, pleine de brumes évanescentes, du cri des mouettes, une vue sur une mer toujours calme, reposante, qui vous permettra aussi de revoir les collections permanentes du musée (évidemment, pour 9€, il faut au moins ça !)