KATIBA, roman par Jean-Christophe RUFIN
Claude nous livre sa critique de ce "thriller saharien"
Après Le parfum d’Adam (voir le Blog au 26 juin 2008), Jean–Christophe Ruffin nous offre un second
thriller au carrefour dangereux de la médecine, des services secrets et des ONG.
Il se nourrit de sa nouvelle expérience de l’Afrique sub-saharienne et de la vie
internationale. L’auteur, et donc le lecteur, sont donc aussi à l’aise dans les
couloirs du Quai d’Orsay que dans les grès du Ténéré.
C’est, comme toujours, bien écrit, avec élégance et
simplicité, malgré quelques clichés (« les hommes rudes du désert »).
Il y a toujours deux personnages jeunes, dont le talent est honteusement
exploité, comme dans la vraie vie de 2010, par des vieillards sans scrupules.
Mais disons la vérité : l’intrigue est mince. On se
dit à la fin : « tout ça pour ça ? ». Car il ne se passe
pas grand-chose. Entre parenthèses, le héros aurait mieux fait de continuer
dans la médecine, car il n’est pas doué pour l’action secrète !
Avec des personnages aussi cruels et sanglants que ceux qui se promènent dans le désert et sur les banquettes de cuir de Washington, un auteur moins bien élevé aurait construit un roman plus dur, plus acéré, plus dense en retournements.
Ce qui manque à
JCR, c’est l’acuité du regard qu’il porte sur sa propre vie dans « Un
léopard sur le garrot ».
Flammarion, 392 p., 20€