29 septembre 1910 - 2010
Si mon père avait vécu, il aurait aujourd'hui cent ans. Et il est vrai qu'il se portait si bien que nous avions imaginé, un temps, qu'il deviendrait centenaire. Malgré une enfance difficile, malgré la captivité en Allemagne qui lui avait laissé des séquelles, malgré tout.
Il nous a quittés en octobre 2004.
Nous pensons très souvent à lui, qui adorait que l'on fétât son anniversaire. En fait, à part les trois derniers mois de sa vie, ou son dernier séjour parmi nous au Calfour, il n'a jamais faibli. Il semblait indestructible.
Les derniers temps, il avait toutefois beaucoup maigri, il ne pouvait plus faire ses trois kilomètres de marche quotidiens.
Je me souviens son dernier coup de fil : "Tu sais, je crois que je suis un peu fatigué..." Il nous a quittés brusquement, sans faire d'histoires, sans déranger...à part le vide qu'il a laissé.
Alors, dans la Presse, on lit souvent les célébrations de tel ou tel homme de lettres, dramaturge, peintre, ....permettez que je célèbre le centenaire de Jean Mens, mon papa, bon coeur et mauvaise tête, qui fut courageux et sans doute téméraire, travailleur et ardent bricoleur, bon mari pendant 65 ans, et surtout bon père...séducteur impénitent aussi, ce que même sa femme, ma mère aimée, lui pardonnait car elle l'aimait.
Seuls de ses arrière-petits enfants Jean-Baptiste - qui porte son prénom - et Camille s'en souviendront, je l'espère.