27 mars 2011
L'Agence (The Adjustment Bureau), film de George Nolfi
Avec Matt Damon, Emily Blunt, Anthony Mackie, Terence Stamp, etc...
Alors qu'il entame une brillante carrière politique, David Norris est pris dans un engrenage qui le dépasse. Un soir d'élection, il rencontre Elise Sellas, une danseuse dont il tombe éperdument amoureux. Cependant, les Agents du Destin, fonctionnaires d'une Administration divine somme toute assez peu efficace, ont décidé de mettre un terme à cette relation naissante car selon le Plan, dessiné par le Patron, cette jeune femme va contrecarrer son destin politique (devenir Président des Etats-Unis et changer le sort du Monde) et l'amour de David pour elle va ruiner ses projets de devenir une grande chorégraphe. David devra choisir entre ses ambitions ou son amour pour Elise. Décidé à conserver son libre-arbitre, il finit par se rebeller. Pour y parvenir, il va devoir poursuivre Elise, à travers les rues de New York et ses réseaux souterrains.
De la science fiction sans effets spéciaux, sans personnages bleus en technique 3D, avec simplement des références inévitables à Matrix, Gotham City, Men in Black ou Spidermann..des courses sans fin à travers les rues et les gratte-ciel de Manhattan. Une réflexion sur la prédestination, l'injustice divine, la capacité de chacun à forcer son destin, ses origines, une trajectoire professionnelle toute tracée.
Cela donne un scénario plein de surprises, une B.O. superbe, des décors naturels particulièrement bien choisis - mais j'adore New York, donc je ne suis pas objective - un Matt Damon excellent, bien accompagné par Emily Blunt, dotée d'une beauté émouvante et atypique. Bref, une excellent soirée, qui laisse en plus à réfléchir. De la belle ouvrage !
Commentaires
La réussite sociale, affective?
il y a aussi une autre lecture possible, et complètement à contre-courant de ce nous dicterait la société. C´est l´idée de mettre en veilleuse les aspirations (professionnelles, et autres concernant le succés et le prestige social) au profit de raisons sentimentales et de réalisation surtout affective. L´amour contre la réussite? C´est étonnant comme sujet, non? J´ai bien aimé, comme tout ce qui est un peu décalé.
à propos du film "l'Agence"
Le (brillant) scénariste de The Adjustment Bureau prend la parti de la prédestination. Selon cette vision, chère à Luther et à Calvin, chaque destin – y compris le salut éternel !- est écrit d’avance par Dieu. L’Homme ne peut rien faire pour le modifier. Au contraire, le Judaïsme, Saint Thomas d’Aquin, l’Eglise catholique, et l’Islam, mettent en valeur la liberté de l’Homme , qui a la volonté nécessaire pour faire le bien ou le mal, et ainsi gagner ou perdre son salut. Où l’on voit qu’un film d’apparence simple et détendue peut poser des problèmes existentiels.
D’ailleurs, dans le film, les contrôleurs du Ciel, qui essaient de redresser le destin des héros, sont un peu des branquignols de la CIA (chapeaux compris), et c’est le libre arbitre qui triomphe à la fin -comme dans tout film américain, où le héros prend son destin en mains.