J'adorais cette chanson enfantine autrefois et je la refredonne aujourd'hui, par cette journée somptueuse avec soleil et chaleur comme en plein été. Mes quatre petits-enfants sont ravis de jouer ensemble, ils mangent et dorment bien, ne se disputent pas trop et, quand ils sont fatigués, m'initient à des jeux électroniques inconnus.

C'est étrange ... dans mes jeunes années, jamais je n'avais rempli une grille de mots flêchés ou joué à un jeu d'arcane. Et me voila bientôt addict à des jeux où il faut associer des figures pour faire descendre des trucs dans des colonnes, je me prends de passion pour un score, le passage à un niveau supérieur, je développe des stratégies intellectuelles pour atteindre un objectif ... Bref, je ne me reconnnais plus très bien. est-ce le gâtisme qui me submerge  ? Je m'autorise sans pudeur des activités régressives que j'aurais stigmatisées voici trente ans ...

En tous cas, et cela fait plus de 25 ans que nous possédons (à moins que ce ne soit cette maison qui nous possède ...) ce havre de paix, c'est bien la première fois que la baignade en piscine fut possible un 15 avril, avec une eau à 20°C.

Seuls les plus téméraires se sont lancés dans l'eau encore bien encombrée des résidus végétaux non encore totalement filtrés. Mais une fois l'épreuve du premier plongeon surmontée, la fête était totale ; grâces soient rendues à Camille et Hugo qui ont fait preuve de courage en s'élançant dans l'eau froide !

Quant à moi, je ne me lasse pas de découvrir les mille et une nuances des fleurs qui enneigent nos arbres fruitiers, les boutons de roses qui pointent leur corolle encore très resserrée, les feuilles de figuier, les fleurs de lauriers, les iris, le muguet déjà robuste n'attendra pas la fin du mois pour fleurir, les roses, les corolles jaunes des fleurs de pissenlits sans compter sur les pseudopodes de la vigne vierge qui envahit toute la toiture de la maison d'Anne-Christine, la recouvrant d'un étrange duvet vert tendre.

Ici, les petits palpent la nature en se roulant sur la terre ; ils en décrouvrent la beauté et la rudesse, le caractère évanescent et fragile, aléatoire des productions végétales ... Un sentiment fort d'avoir à composer avec les éléments incontrôlables de l'évolution météorologique qui leur permet - ou pas - de profiter pleinement de leur séjour dans la maison familiale, conçue pour eux et entièrement dédiée à leurs loisirs.